De plus en plus de consommateurs se tournent vers les supermarchés à escompte lorsque vient le temps de faire leur épicerie, ce qui ne devrait toutefois pas nuire à la performance de Metro, croit son président et chef de la direction, Éric La Flèche.

«La tendance continue, mais la croissance n'est pas aussi soutenue qu'auparavant», a-t-il expliqué, mercredi, lors d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre au cours duquel l'épicier a dépassé les attentes des analystes.

M. La Flèche a souligné que la troisième chaîne d'alimentation au pays était en mesure de s'adapter à cette situation grâce à ses bannières à escompte Super C au Québec ainsi que Food Basics en Ontario.

Il a également ajouté que quelques supermarchés Metro seraient bientôt convertis afin d'être coiffés de la bannière Super C et Food Basics.

«Il y en a quelques-unes (des conversions de magasins) au Québec et une ou deux en Ontario dans les plans cette année», a indiqué M. La Flèche aux analystes financiers.

Une conversion a déjà eu lieu à Sainte-Anne-des-Plaines et une autre à Bracebridge, en Ontario, et trois autres sont actuellement en cours au Québec.

Sur son site internet, Metro dit exploiter 93 Super C au Québec et 125 magasins Food Basics en Ontario.

Plus tôt cette semaine, un sondage mené par des chercheurs de l'Université de Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, révélait qu'une majorité de Canadiens disent avoir changé leur façon de faire leur épicerie, surveiller davantage les soldes et faire des provisions lorsque les produits alimentaires sont à prix réduit en raison de la fluctuation des prix des aliments.

De toutes les régions du pays, c'est au Québec et en Colombie-Britannique que les habitudes de consommation ont le plus changé à cause des fluctuations des prix des aliments, soit respectivement de 55 pour cent et de 57 %.

Au quatrième trimestre terminé le 24 septembre, Metro a vu son bénéfice net bondir de 10,1 %, à 145 millions, ou 60 cents par action, notamment grâce à l'inflation de son panier alimentaire, qui s'est établie à 0,7 %.

Les ventes de l'épicier se sont chiffrées à 2,93 milliards, en progression de 3,4 %.

«Le secteur demeure très concurrentiel, mais rationnel, a noté M. La Flèche. Nous avons déjà prouvé dans le passé que nous étions en mesure de livrer la marchandise lorsque l'inflation demeure faible.»

Simultanément, mercredi, Loblaw divulguait ses résultats du troisième trimestre, période au cours de laquelle l'entreprise ontarienne a affiché une croissance de ses profits et revenus.

La performance trimestrielle de Metro a répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des recettes de 2,91 milliards et un profit par action de 56 cents.

De leur côté, les ventes des établissements ouverts depuis au moins un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont grimpé de 2,8 %. C'est toutefois moins qu'à la même période l'an dernier, où la hausse avait été de 3,4 %.

«La direction est confiante d'être en mesure de continuer à générer de la croissance malgré l'inflation peu vigoureuse ainsi que la féroce concurrence», a souligné l'analyste Keith Howlett, de Desjardins Marchés des capitaux, qui a qualifié de «positive» la performance trimestrielle de Metro.

La marge brute est demeurée relativement stable, à 19,8 %, alors qu'elle avait été de 20 % lors du quatrième trimestre de l'exercice 2015.

Les résultats de Metro ont également été influencés positivement par sa participation dans l'exploitant de dépanneurs et stations-service Alimentation Couche-Tard, dont la contribution a été de 23,8 millions, comparativement à 21,4 millions il y a un an.

Pour l'exercice, l'épicier a engrangé des profits nets de 586,2 millions, ou 2,39 $ par action, en hausse de 12,9 %, alors que son chiffre d'affaires a grimpé de 4,6 % pour s'établir à 12,8 milliards.

À la Bourse de Toronto, le titre de Metro a terminé la séance à 41,71 $, en hausse de 96 cents, ou 2,36 %.