SNC-Lavalin a réservé une mauvaise surprise à ses actionnaires, jeudi, en abaissant ses prévisions puisque la société éprouve des problèmes avec deux projets d'envergure de son secteur pétrolier et gazier au Moyen-Orient.

La nouvelle a refroidi les investisseurs, puisqu'à la Bourse de Toronto, le titre de la firme d'ingénierie québécoise a abandonné 3,84 $, ou 6,99 pour cent, pour clôturer à 51,10 $, au cours d'une séance où le volume de transactions a été trois fois plus élevé qu'à l'habitude.

Pour l'exercice, SNC-Lavalin prévoit ainsi engranger un bénéfice ajusté par action oscillant dans une fourchette de 1,30 $ à 1,60 $, comparativement à sa prévision précédente variant de 1,50 $ à 1,70 $.

«Nous considérons qu'il s'agit d'un événement isolé», a expliqué son chef de la direction financière, Sylvain Girard, au cours d'un entretien téléphonique, ajoutant que la firme ne prévoyait pas d'autres annonces du même genre à court ou moyen terme.

Il n'a pas divulgué l'identité des clients concernés ainsi que les pays où sont réalisés les projets. Impossible également de savoir pour le moment si ses contrats se traduiront par des pertes financières pour la firme de génie.

L'entreprise est active au Moyen-Orient, où elle est présente dans des pays comme l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar ainsi que l'Irak. SNC-Lavalin prévoit en dire davantage le 3 novembre, lorsqu'elle divulguera ses résultats du troisième trimestre, qui se termine ce vendredi.

Il s'agit de questions «d'ordre commercial», a indiqué M. Girard, sans entrer dans les détails. Toutefois, il ne s'agit pas de différends légaux, a-t-il précisé.

«Les discussions se poursuivent avec les clients pour tenter de résoudre les problèmes, a affirmé le directeur financier de SNC-Lavalin. Personne n'a abandonné. C'est une combinaison de plusieurs éléments.»

Selon l'entreprise, le quatrième trimestre de l'exercice en cours, qui débute dimanche, devrait être plus «normal».

Cette révision à la baisse a également été mal accueillie par les analystes financiers, qui s'attendent à ce que les investisseurs se montrent inquiets en ce qui a trait à la performance de SNC-Lavalin d'ici la fin de l'exercice.

«L'annonce va probablement influencer négativement la confiance du marché à l'égard de la nouvelle direction (de SNC-Lavalin) qui a réalisé de solides résultats depuis la nomination de Neil Bruce comme chef de la direction en 2015», souligne Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux.

Yuri Link, de Canaccord Genuity, a quant à lui abaissé de 58 $ à 53 $ son cours cible pour l'action de SNC-Lavalin. Depuis le début de l'année, le titre de la société s'est apprécié d'environ 10 $, ou 24 %, sur Bay Street.

La firme d'ingénierie s'attend à ce que les perspectives de ses autres secteurs d'activités demeurent inchangées, ajoutant que sa division des infrastructures - qui représente 60 % de ses activités - pourrait légèrement dépasser les attentes.

Au deuxième trimestre, SNC-Lavalin avait réalisé un bénéfice net de 88,5 millions $, ou 59 cents par action, comparativement à 26,5 millions $, ou 17 cents par action, à la même période en 2015. Il s'agissait du quatrième trimestre consécutif au cours duquel la société dégageait des profits.

SNC-Lavalin a déjà indiqué qu'elle misait sur son secteur pétrolier et gazier afin d'atteindre ses objectifs pour l'exercice.