Bien qu'elle évalue la possibilité de se lancer dans le commerce en ligne, la direction de Dollarama a prévenu que cette avenue ne serait que complémentaire au modèle d'affaires à l'origine de son succès.

«Notre priorité demeure l'amélioration continue de l'expérience du client dans nos magasins», a affirmé le chef de la direction financière, Michael Ross, jeudi, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du deuxième trimestre.

L'entreprise établie à Montréal - qui exploite 1051 magasins au pays - confirme avoir retenu les services de la firme québécoise Orckestra, qui fournit entre autres des solutions pour le commerce en ligne.

Toutefois, en discutant avec les analystes, la direction de Dollarama a pris bien soin de dire qu'aucune décision n'avait encore été prise.

«Nous évaluons cette possibilité de la même façon que nous analysons les tendances dans le secteur du commerce de détail», a dit M. Ross.

Si Dollarama venait à lancer un site transactionnel en ligne, la plateforme s'adresserait principalement aux consommateurs intéressés à acheter certains articles en grande quantité.

Par exemple, il n'est pas question pour Dollarama de vendre des boîtes de papiers mouchoirs ou des crayons à l'unité.

«Si un consommateur désire une grande quantité d'un article en particulier, il devra se rendre dans plusieurs magasins, a analysé M. Ross. Cela n'est pas très pratique.»

Pour Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, il n'est pas surprenant de voir Dollarama réfléchir à la possibilité de vendre en ligne, estimant que cette stratégie s'inscrit dans une longue liste d'initiatives visant à satisfaire ses clients.

Après avoir songé à offrir le paiement par carte de crédit en 2010, le détaillant a déployé, depuis le début de l'année, un projet pilote dans environ 80 magasins en Colombie-Britannique.

L'entreprise ignore encore si elle ira de l'avant avec cette initiative, mais Mme Nattel s'attend à une décision d'ici la fin de fin de l'exercice 2017.

Pour la période terminée le 31 juillet, Dollarama a vu ses profits bondir de 11 % à 106,4 millions, ou 88 cents par action. Stimulées entre autres par l'ouverture de nouveaux magasins, les ventes se sont établies à 729 millions de dollars, en hausse de 11,6 %.

Ces résultats ont surpassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit par action de 84 cents et des recettes de 726 millions.

La performance trimestrielle de Dollarama a été bien accueillie par les investisseurs. L'action du détaillant a avancé jeudi de 4,29 $, soit 4,4 %, pour clôturer à 101,19 $ à la Bourse de Toronto.

Pour leur part les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont progressé de 5,7 %.

«Nous continuons à rejoindre de nouveaux clients de manière efficace, s'est félicité le chef de la direction, Neil Rossy. Nous prévoyons toujours ouvrir un nombre net de 60 à 70 nouveaux magasins d'ici la fin de l'exercice.»

Depuis le début du mois d'août, quelques articles - notamment dans la catégorie des produits saisonniers - dont le prix oscille entre 3,50 $ et 4 $ ont fait leur apparition sur les tablettes des magasins.

«Le déploiement se fera très lentement, a souligné Mme Nattel dans une note. Cela ne devrait avoir aucun impact (sur les résultats de l'entreprise) avant au moins le début de l'exercice 2018.»

Au deuxième trimestre, 63,9 % des ventes provenaient des produits vendus à plus de 1,25 $, par rapport à 59,4 % à la période correspondante de l'an dernier.