Amaya a confirmé vendredi matin que son fondateur David Baazov, qui fait face à cinq chefs d'accusation pour délit d'initiés, ne retrouvera pas son poste de PDG.

L'entreprise de Pointe-Claire propriétaire du site PokerStars avait annoncé à la fin mars que David Baazov prenait un congé payé volontaire pour une durée indéterminée afin de concentrer sur une offre qu'il souhaite présenter pour privatiser Amaya et éviter toute distraction pendant qu'il répond à des allégations formulées à son endroit.

Rafi Ashkenazi avait alors été nommé chef de la direction par intérim. C'est lui qui devient chef de la direction permanent d'Amaya.

L'AMF accuse David Baazov d'avoir facilité des opérations alors qu'il était en possession d'information privilégiée, d'avoir influé ou tenté d'influer sur le cours des titres d'Amaya et d'avoir communiqué de l'information privilégiée.

« Je suis fier d'avoir contribué à faire d'Amaya la société prospère qu'elle est devenue aujourd'hui, et je continue à soutenir sa stratégie et sa direction », a commenté David Baazov dans un communiqué. Avant d'être accusé, il était PDG et président du conseil d'administration. Il demeure le plus important actionnaire individuel d'Amaya avec un peu moins de 20 % des actions en circulation, une participation évaluée à un demi-milliard de dollars.

Des résultats épatants

Amaya a dévoilé vendredi matin des résultats impressionnants pour le deuxième trimestre de son exercice financier. Le bénéfice par action du trimestre printanier a augmenté de 27 % sur un an à 46 cents, ce qui est largement supérieur aux attentes des analystes qui étaient de 35 cents par action. Les revenus ont aussi dépassé les prévisions du marché en atteignant 285 millions.

La direction a indiqué que le troisième trimestre avait bien débuté. Amaya estime que les revenus du mois de juillet se sont élevés à environ 84,6 millions, ce qui représente une hausse de 2,2 % par rapport à juillet 2015.

Le comité spécial du conseil poursuit par ailleurs son examen des solutions de rechange stratégiques. « Comme nous l'avons indiqué précédemment, Amaya a engagé des discussions avec un certain nombre de parties, dont certaines ont progressé. Néanmoins, rien ne garantit que ce processus donnera lieu à une opération quelconque. Le comité spécial demeure résolu à poursuivre avec diligence son examen des solutions de rechange et tiendra les actionnaires informés des détails pertinents au besoin », est-il précisé dans un communiqué.

Amaya souligne aussi que son comité spécial poursuit également ses travaux relatifs à l'enquête sur les allégations soulevées par l'Autorité des marchés financiers à l'endroit, notamment, de David Baazov.

La direction précise avoir entrepris un examen de sa structure de dépenses et repéré des zones où il y avait place à l'amélioration. Durant le printemps, « certains bureaux et services, notamment ceux de Londres, de Sydney et de Dublin ont fait l'objet de divers ajustements et restructurations en vue de réduire les coûts, d'accroître l'efficience et de concentrer davantage les efforts », souligne la compagnie.

Si possible, Amaya prévoit procéder à une réaffectation de personnel au sein de l'organisation et elle ne prévoit pas de réduction nette importante de son effectif d'ici la fin de l'année.