Produits forestiers Résolu a rencontré de nombreux écueils dans le papier tissu depuis sa percée effectuée dans ce secteur l'an dernier, mais l'entreprise promet des améliorations significatives en deuxième moitié d'année.

Afin de contrebalancer le déclin de la demande de papier journal commercial, la forestière québécoise avait allongé 156 millions $ US l'an dernier pour mettre la main sur le producteur floridien Atlas Paper Holdings - qui fabrique notamment des papiers essuie-tout et du papier de toilette - en plus d'investir dans son usine de Calhoun, au Tennessee.

«On ne peut jamais remettre la pâte à dent dans le tube», a expliqué jeudi le président et chef de la direction de Résolu, Richard Garneau, au cours d'un entretien téléphonique en marge de la divulgation des résultats du deuxième trimestre, qui ont répondu aux attentes.

Celui-ci s'attendait à ce que l'intégration se fasse plus rapidement, mais en Floride, l'entreprise a notamment fait face à des difficultés au chapitre de la maintenance, des bris d'équipement ainsi que du roulement de personnel.

Cela a forcé Résolu à considérablement revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour le papier tissu, secteur dans lequel évoluent également ses rivaux canadiens Cascades et KP Tissue.

M. Garneau, qui prévoyait initialement un bénéfice d'exploitation annualisé oscillant aux alentours de 30 millions $ US, s'attend maintenant à ce qu'il varie dans une fourchette de 8 millions $ US à 12 millions $ US.

«Ça ne sera peut-être pas aussi rentable qu'anticipé, mais nous pensons être en mesure de redresser la situation, a-t-il commenté. Je pensais toutefois que tout cela se ferait plus rapidement.»

Le grand patron de Résolu estime qu'il est encore trop tôt pour évaluer les dépenses supplémentaires effectuées afin d'intégrer les activités d'Atlas Paper Holdings.

Au deuxième trimestre, le secteur du papier tissu a affiché une perte d'exploitation de 4 millions $ US, soit 2 millions $ US de plus qu'au trimestre précédent.

Par ailleurs, M. Garneau a partagé l'optimisme de son homologue chez Tembec, James Lopez, quant à la possibilité de voir le Canada et les États-Unis s'entendre avant la mi-octobre dans le dossier du bois d'oeuvre.

Faute d'une entente, certains analystes s'attendent à ce que l'industrie américaine profite de l'expiration de cette «période de grâce» pour imposer des tarifs douaniers pouvant atteindre au moins 25 % d'ici la deuxième moitié de 2017.

Si le scénario devait se concrétiser, M. Garneau s'attend à ce que la hausse du prix de vente moyen du bois d'oeuvre canadien soit en partie capable de contrebalancer l'effet des taxes imposées à la frontière.

«Il ne faut pas oublier que les États-Unis ont besoin du bois canadien pour la construction domiciliaire qui continue de croître», a dit le dirigeant de Résolu.

Pour la période de trois mois terminée le 30 juin, l'entreprise a affiché une perte nette de 42 millions $ US, ou 47 cents US par action, soit 10 fois plus que la perte de 4 millions $ US, ou quatre cents US par action, à la même période l'an dernier.

Ce résultat s'explique essentiellement par une charge de 36 millions $ US attribuable à la fermeture d'une machine à papier dans l'usine de l'entreprise à Augusta, dans l'État américain de la Georgie.

Sur une base ajustée, en excluant les éléments non récurrents, Résolu a dégagé un bénéfice de 6 millions $ US, ou sept cents US par action, en baisse de 1 million $ US par rapport au deuxième trimestre de 2015.

Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur un profit ajusté par action de deux cents US par action.

De leur côté, les ventes ont fléchi de quatre pour cent, à 891 millions $ US.

À la Bourse de Toronto, l'action de Résolu a clôturé à 7,38 $, en baisse de 6 cents, ou 0,81 %.