Malgré la morosité économique persistante dans l'Ouest canadien et l'incertitude provoquée par le vote référendaire du Brexit au Royaume-Uni, WSP Global maintient ses prévisions pour l'exercice en cours.

En divulguant mercredi ses résultats du deuxième trimestre, qui se sont avérés relativement conformes aux attentes, la firme de génie québécoise a voulu se faire rassurante à l'endroit des analystes.

Bien que le résultat du Brexit ait soulevé une vague d'incertitude au Royaume-Uni - qui a représenté près de 15 % des revenus de WSP Global en 2015 -, l'entreprise estime qu'il est «encore trop tôt» pour en évaluer l'incidence sur ses activités.

«Nous estimons être en bonne posture pour gérer cette incertitude et nous n'anticipons aucune incidence significative», a expliqué le président et chef de la direction désigné de la firme, Alexandre L'Heureux.

Au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes, celui-ci a ajouté que le Royaume-Uni continuait de représenter un «marché stratégique» pour WSP Global, qui pourrait bien profiter du recul de la livre sterling pour réaliser une acquisition.

M. L'Heureux a fait valoir que les secteurs public et privé généraient respectivement 41 % et 59 % des revenus de la société dans ce pays, ce qui, selon lui, représente un équilibre sain.

«Nous estimons que les dépenses publiques vont demeurer importantes sous le nouveau gouvernement en place, a-t-il dit. Toutefois, nous avons observé une certaine hésitation dans le secteur privé.»

Au deuxième trimestre terminé le 25 juin dernier, WSP Global a engrangé des profits nets de 52,2 millions $, ou 52 cents par action, en baisse de 45 % par rapport à il y a un an.

Ce recul s'explique en partie par un profit non imposable de 69,7 millions $ enregistré au deuxième trimestre de l'exercice précédent en raison de la cession d'une participation.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice de WSP Global s'est établi à 56 millions $, ou 56 cents par action, en hausse de 22 %.

Stimulés par les acquisitions, les revenus découlant des activités ordinaires nets ont été de 1,22 milliard $, en progression de 11,6 % comparativement au deuxième trimestre de 2015.

Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur un profit ajusté par action de 61 cents par action ainsi qu'un chiffre d'affaires de 1,2 milliard $.

Cette performance trimestrielle a eu une incidence sur le titre de WSP Global, qui a terminé la séance à la Bourse de Toronto à 40,54 $, en hausse de 1,74 $, ou 4,48 %.

Pour sa part, la croissance interne est demeurée relativement stable. Tous les secteurs - à l'exception des activités canadiennes, qui subissent les contrecoups de la faiblesse des cours de l'or noir et des incendies de forêt à Fort McMurray - ont affiché une croissance positive.

Au total, les revenus ont grimpé de 30,8 % au Canada pour s'établir à 246,4 millions $, mais cette performance est essentiellement attribuable aux acquisitions, dont celle du Groupe MMM.

Groupe WSP a toutefois inscrit une charge de restructuration de 6,3 millions $ en lien avec l'élimination d'un peu moins de 100 postes, la résiliation de baux et la réorganisation de bureaux dans l'Ouest canadien. Les employés concernés ont déjà quitté l'entreprise, qui compte 8300 salariés au pays.

Qualifiant de «solides» les résultats de WSP Global, Benoit Poirier, de Valeurs Mobilières Desjardins, s'est surtout montré rassuré de voir la société réitérer ses prévisions pour l'exercice, notamment en ce qui a trait à la fourchette des revenus, qui devrait osciller entre 4,6 milliards $ et 5,1 milliards $.

«Nous croyons que l'absence de conséquences négatives découlant du Brexit devrait apaiser les craintes des marchés depuis le référendum (du 23 juin dernier)», écrit l'analyste dans une note envoyée par courriel.

Le carnet de commandes de la firme d'ingénierie affichait 5,67 milliards $ à la fin du deuxième trimestre, en progression de 2,5 % par rapport au premier trimestre de l'exercice en cours.