Le constructeur d'automobiles et de motos japonais Honda a annoncé mardi un bénéfice net en petite baisse au premier trimestre 2016/17, un recul qui masque une amélioration de ses performances opérationnelles alors que se dissipe l'impact du scandale Takata.

Il a de ce fait réitéré ses prévisions, tablant sur un rebond de ses résultats à l'issue de l'exercice qui s'achèvera fin mars 2017.

Sur la période du 1er avril au 30 juin 2016, le bénéfice net du groupe s'est établi à 174,6 milliards de yens (1,5 milliard d'euros), en repli de 6% en raison d'une augmentation des charges d'impôts.

La rentabilité de son activité proprement dite, mesurée par le bénéfice d'exploitation, est quant à elle ressortie en hausse de 11,5%, à 266,8 milliards de yens.

Ces résultats ont dépassé les attentes des analystes sondés par l'agence Bloomberg, qui misaient sur un bénéfice net de 134,6 milliards de yens et un bénéfice opérationnel de 183,6 milliards.

Honda explique dans un communiqué cette performance par «l'introduction de nouveaux modèles, des efforts de réduction de coût et de moindres dépenses relatives à la qualité» des produits. Le constructeur semble voir le bout du tunnel après avoir fortement souffert ces deux dernières années de millions de rappels occasionnés par l'affaire d'airbags défectueux Takata, qui s'était traduite par de lourdes charges dans ses comptes.

Ces éléments lui ont permis de compenser «les effets de change négatifs dus au renforcement du yen et à l'impact des séismes de Kumamoto», survenus en avril dans le sud-ouest du Japon, qui l'avaient forcé à stopper temporairement une partie de sa production dans la région.

Bien placé en Chine et aux États-Unis

Du fait de ces fluctuations des devises qui ont pesé à hauteur de quelque 400 milliards de yens, le chiffre d'affaires a fléchi sur la période de 6,3% à 3471,7 milliards de yens (30 milliards d'euros) et devrait baisser dans les mêmes proportions sur l'ensemble de l'exercice (-5,8%, à 13 750 milliards de yens).

En volume, le tableau est plutôt positif. Le fabricant des voitures berline Accord, compacte Civic et citadine Fit a ainsi écoulé entre mars et juin davantage de voitures qu'un an plus tôt (908 000 unités, +2,3%), sur fond de «ventes solides en Chine et de progrès en Amérique du Nord et en Europe». Il a fait encore mieux du côté des motos (2,83 millions d'unités, +11%) grâce à l'Asie, en particulier au marché indien.

Fort de ce premier trimestre, Honda espère toujours faire croître son bénéfice net de 13,2% au cours de l'exercice actuel, à 390 milliards de yens, et son bénéfice opérationnel de 19,2% à 600 milliards malgré une devise nippone renforcée (le dollar est attendu à 105 yens, contre 120 yens en 2015/16).

Il se distingue de ses rivaux Toyota et Nissan qui pronostiquent tous deux une rentabilité en déclin après des années fastes liées à l'affaiblissement du yen, qui ont porté leurs bénéfices à des niveaux records.

Dans le cas de Honda, cette donne favorable avait été éclipsée par les répercussions du scandale Takata, qui l'a contraint à rappeler plus de 50 millions de coussins gonflables.

Au cours des récentes années, certains coussins de sécurité de l'équipementier japonais ont éclaté après une collision parfois mineure, projetant des fragments sur le conducteur ou le passager. Au total, au moins 13 personnes ont été tuées par de telles explosions (10 aux États-Unis et 3 en Malaisie).