Le géant européen de l'automobile Volkswagen a publié jeudi une nouvelle chute de son bénéfice net au deuxième trimestre, sous l'effet d'une provision supplémentaire pour faire face au scandale du diesel.

Volkswagen a dégagé un bénéfice net part du groupe en repli de 57% au deuxième trimestre à 1,16 milliard d'euros (un euro = 1,46$ CAD).

Le mastodonte allemand a précisé avoir passé une provision de 1,6 milliard d'euros au premier semestre pour couvrir les possibles coûts juridiques liés à l'affaire des moteurs diesel truqués. Jusqu'ici, il avait simplement annoncé avoir pâti au premier semestre d'une provision exceptionnelle de 2,2 milliards d'euros, dont une grande partie en lien avec les risques juridiques du dieselgate en Amérique du Nord.

«Compte tenu de (cette) charge, nous pouvons être satisfaits du résultat au premier semestre», a estimé dans un communiqué le patron du groupe, Matthias Müller.

Cette nouvelle provision vient s'ajouter aux quelque 16 milliards déjà mis de côté en 2015 et qui avaient fait passer dans le rouge les comptes de Volkswagen, avec une perte nette annuelle de 1,6 milliard d'euros, la première depuis plus de vingt ans.

«D'énormes efforts seront encore nécessaires pour amortir les charges liées à la thématique du diesel», a averti jeudi le directeur financier Frank Witter.

Le groupe allemand aux douze marques dont Audi, Porsche et Seat avait déjà dévoilé en avance, le 20 juillet, une partie de ses résultats pour l'ensemble du premier semestre, meilleurs qu'attendu, ce qui lui avait valu d'être applaudi en Bourse.

Les chiffres détaillés communiqués jeudi étaient au contraire reçus avec froideur par les investisseurs. Ce matin à la Bourse de Francfort, le titre Volkswagen était en bas de l'indice Dax et cédait 1,76% à 126,45 euros.

Le constructeur souligne l'amélioration des résultats de la marque Volkswagen au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre, à la faveur d'une embellie sur le marché européen de l'automobile ainsi qu'aux effets de son programme de restructuration. Cette marque, l'un des piliers du groupe, est en première ligne dans l'affaire du diesel et est depuis plusieurs années à la peine en terme de rentabilité.

La voie commence à se dégager pour le groupe aux États-Unis, où a éclaté le scandale en septembre 2015. La justice américaine a donné mardi son feu vert préliminaire au plan d'indemnisation de 14,7 milliards de dollars soumis par Volkswagen dans ce litige.

Mais cela ne règle que le volet civil de l'affaire, pas les poursuites au pénal dont Volkswagen fait l'objet aux États-Unis. Et le groupe reste confronté à une cascade de poursuites et d'enquêtes dans le reste du monde, notamment en Europe ou au Canada.

Volkswagen avait avoué en septembre 2015 avoir truqué au total 11 millions de voitures dans le monde afin de les faire passer pour moins polluantes qu'elles ne l'étaient vraiment.

Volkswagen dépasse Toyota au premier semestre

(TOKYO) - Le géant japonais de l'automobile Toyota, numéro un mondial des ventes depuis 2012, a été dépassé par son rival allemand Volkswagen au premier semestre 2016, et devra batailler dur pour conserver son titre.

Sur la période de janvier à juin, le groupe de la région de Nagoya a écoulé 4,99 millions de véhicules sous les marques Toyota, Lexus (voitures de luxe), Daihatsu (mini-véhicules) et Hino (poids lourds), contre 5,02 millions un an plus tôt (-0,6%), selon un communiqué publié jeudi.

Dans le même temps, Volkswagen en a livré 5,12 millions (+1,5%). Il avait déjà brièvement détrôné Toyota au premier semestre 2015 mais avait ensuite été fragilisé par le scandale de ses modèles truqués.

L'américain General Motors (GM) se classe troisième avec 4,76 millions d'unités.

Le constructeur japonais Nissan a pour sa part fait état de 2,74 millions de véhicules vendus, un «record» pour un premier semestre pour le groupe qui occupe avec son partenaire français Renault (1,57 million d'unités) le quatrième rang mondial.

Toyota a souffert d'un ralentissement de son activité aux États-Unis, traditionnellement son point fort, où les ventes de ses modèles hybrides Prius (essence-électricité) ont plongé de 25% sur fond de pétrole bon marché, malgré le lancement d'une nouvelle version.

Le fabricant de la citadine Yaris et des berlines Crown et Corolla a en outre été affecté par plusieurs arrêts contraints de ses usines d'assemblage au Japon, à la suite d'un incident chez un fournisseur en février, puis d'une pénurie de pièces après les tremblements de terre qui ont frappé mi-avril le sud-ouest de l'archipel.

Au final, le nombre d'automobiles produites dans sa patrie a reculé de 3,1% au cours des six premiers mois de l'année, à 1,96 million.

Toyota doit annoncer le 4 août ses résultats financiers pour le premier trimestre de l'exercice 2016/17, débuté le 1er avril. Il avait dit en mai s'attendre à une chute de ses bénéfices cette année, sous le coup d'un net regain du yen.