La banque d'affaires américaine Morgan Stanley a dépassé les attentes au deuxième trimestre, grâce aux fusions et acquisitions et à de fortes réductions de coûts lui ayant permis de limiter l'impact de la volatilité des marchés.

Le bénéfice net a certes reculé de 11% à 1,6 milliard de dollars mais rapporté par action et hors éléments exceptionnels, référence en Amérique du Nord, celui-ci ressort à 75 cents contre 59 cents attendus en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires de 8,91 milliards de dollars est également supérieur aux attentes (8,3 milliards) même s'il a reculé de 6,8% sur un an, a annoncé l'établissement mercredi.

«Nos résultats ce trimestre reflètent une solide performance dans un environnement certes un peu plus optimiste mais toujours fragile», a commenté le PDG, James Gorman, cité dans le communiqué.

Faisant remarquer que les marchés financiers restent «incertains», le dirigeant indique que Morgan Stanley va continuer à «gérer les risques et à exercer un contrôle judicieux sur ses coûts».

Lors du trimestre sous revue, les rémunérations ont baissé de 9% sur un an à 4 milliards de dollars, tandis que les autres dépenses ont diminué de 7,7% à 2,4 milliards de dollars.

Les commissions perçues pour avoir conseillé les entreprises dans des opérations de fusions-acquisitions ont augmenté de 17% à 497 millions de dollars.

Suppressions d'emplois

Après ses rivales JPMorgan Chase, Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs, Morgan Stanley confirme que les activités spéculatives résistent aux craintes sur la croissance globale soulevées par la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Brexit) votée par référendum le 23 juin.

Le courtage des obligations, des taux, des matières premières et des devises (Fixed Income) a généré des revenus trimestriels de 1,3 milliard de dollars, stables sur un an en dépit de la vente d'actifs de courtage de pétrole. Les analystes attendaient 962 millions de dollars.

Les recettes du courtage des actions et des émissions des titres se sont établies à 2,1 milliards de dollars (-8,7%) en ligne avec les attentes.

Dans l'ensemble, les recettes du courtage ont diminué de 7,1% à 3,26 milliards de dollars. C'est moins que prévu.

M. Gorman essaie de diminuer le poids du courtage pour rendre Morgan Stanley moins vulnérable aux turbulences des marchés. Il a ainsi supprimé 3% des emplois, principalement des postes de courtiers en charge des obligations dans le cadre d'un vaste plan de restructuration baptisé «Streamline» annoncé en janvier afin d'économiser 1 milliard de dollars sur les deux prochaines années.

Lors des derniers mois, la banque new-yorkaise a supprimé quasiment un quart des postes dans sa salle de marché des obligations et veut y réduire la taille des actifs à 120 milliards de dollars d'ici fin 2017 contre 136 milliards fin 2015.

Outre des suppressions d'emplois, Morgan Stanley délocalise aussi des salariés dans des régions bon marché (Bombay, Budapest) et investit dans les technologies pour automatiser de plus en plus les opérations de courtage de certains produits financiers.

L'activité de gestion des grosses fortunes, priorité de M. Gorman, a dégagé un chiffre d'affaires trimestriel de 3,81 milliards de dollars (-1,65%) contre 3,7 milliards escomptés.

La rentabilité du titre s'est établie à 8,3% à fin juin, soit bien mieux que les 6,2% enregistrés au premier trimestre, s'est réjoui Morgan Stanley, priée récemment par la banque centrale (Fed) de soumettre un nouveau plan de distribution de liquidités (versement de dividendes et rachats d'actions) alors que le premier contenait des «faiblesses». La banque vise une rentabilité de 9 à 11% d'ici 2017.

A Wall Street, le titre Morgan Stanley bondissait de 3,05% à 29,05 dollars vers 8h05 dans les échanges électroniques de pré-séance.