Les ventes au Canada du constructeur américain de motocyclettes Harley-Davidson reprennent du mieux après avoir subi l'impact économique du krach pétrolier en Alberta, l'inflation des prix liée à la chute du huard et la réorganisation de ses activités de distribution dans le marché canadien.

Même que parmi les résultats mitigés du premier trimestre 2016 publiés hier par Harley-Davidson - bénéfice déclinant, revenus en faible croissance -, c'est au Canada que, pour un deuxième trimestre consécutif, la progression des ventes de motos s'avère la plus forte parmi les principaux marchés régionaux de la marque de notoriété internationale.

Les 65 concessionnaires de Harley-Davidson au Canada ont vendu 16 % de plus de motos durant le premier trimestre 2016 qu'à pareille date l'an dernier. Cela succède à un gain de 12 % au quatrième trimestre.

Dans tout Harley-Davidson, l'amélioration des ventes au Canada se distingue face au léger déclin qu'il subit aux États-Unis et la croissance ralentie comptabilisée au niveau mondial.

« Nous en sommes à un huitième mois consécutif de regain des ventes au Canada. Les marchés de l'Ontario et du Québec ont repris beaucoup de force pour nous, assez pour compenser le ralentissement subi dans les provinces pétrolières de l'Ouest », a résumé Anoop Prakash, directeur général de Harley-Davidson au Canada, lors d'un entretien avec La Presse.

À ce rythme, les ventes de motos Harley-Davidson au Canada en 2016 pourraient rattraper le seuil des 10 000 unités qu'elles avaient voisiné pendant quelques années jusqu'en 2013, une année record avec 11 062 motos vendues.

Toutefois, durant les deux dernières années, les ventes de Harley-Davidson au Canada avaient reculé jusqu'à 9669 motos en 2015.

UNE STRATÉGIE CANADIENNE

Pour contrer ce déclin, le constructeur a donné un coup de barre dans ses activités canadiennes à deux niveaux.

D'une part, il a réorganisé leur gestion dans une nouvelle filiale directe, Harley-Davidson Canada, mettant ainsi un terme à une relation de longue date avec un distributeur exclusif de propriété indépendante.

Cette réorganisation a aussi motivé l'addition de trois concessionnaires au Canada, dont un à Saint-Jérôme. Ce 20e concessionnaire québécois de Harley-Davidson - le nombre a culminé à 22 en 2012 - devrait ouvrir ses portes au début de 2017 dans un bâtiment construit sur mesure.

D'autre part, Harley-Davidson a amplifié la commercialisation au Canada de nouveaux modèles de motos de cylindrée et de prix moindres, tout en demeurant bien identifiées au style de la marque américaine.

Selon son directeur général au Canada, ces nouveaux modèles ciblent la clientèle des jeunes motocyclistes attirés par le « style de vie » associé à Harley-Davidson, mais sans vouloir rouler sur de grosses motos de forte cylindrée, souvent trop dispendieuses pour leurs moyens.

« Il s'agit de jeunes riders de régions métropolitaines qui veulent utiliser leur moto autant pour leurs déplacements urbains que des randonnées plus récréatives. Et dans les grandes villes canadiennes, ça comprend les gens d'origine immigrante qui s'intéressent de plus en plus à des symboles nord-américains comme les motos Harley-Davidson. »

Anoop Prakash s'y connaît d'ailleurs en matière de commercialisation vers les communautés étrangères. Avant d'être nommé chez Harley-Davidson Canada, il y a un an, il a dirigé pendant quelques années le développement des activités de Harley-Davidson en Inde.

HARLEY-DAVIDSON AU PREMIER TRIMESTRE 2016 

REVENUS : 1,75 milliard US (+ 4,8 % en un an)

BÉNÉFICE NET : 250,4 millions US (- 7 %)

VENTES DE MOTOS : 57 458 (+ 1,4 %)

Sources : Harley-Davidson Motor Co., Thomson Reuters

Photo Patrick T. Fallon, archives Bloomberg

Pour un deuxième trimestre consécutif, c’est au Canada que la progression des ventes de motocyclettes Harley-Davidson s’avère la plus forte parmi les principaux marchés régionaux de la marque de notoriété internationale.