Contrairement à d'autres banques canadiennes, la Banque Laurentienne a constaté une diminution de ses pertes sur créances au premier trimestre, puisqu'elle n'est pas directement exposée au secteur pétrolier et gazier.

Ainsi, pour la période de trois mois terminée le 31 janvier dernier, la banque montréalaise a dû provisionner 9,1 millions $ pour couvrir des prêts douteux, un montant en recul de 13% par rapport à la même période en 2015.

À l'inverse, la Banque Nationale a annoncé cette semaine qu'elle anticipait une augmentation de ses provisions pour pertes en 2016 en raison de la faiblesse des prix de l'énergie, alors que la Banque Royale et la Banque de Montréal ont notamment mis davantage d'argent de côté pour parer aux mauvaises créances.

«Les résultats pour le trimestre ont reflété notre capacité de tirer parti de nos forces, s'est félicité mercredi le président et chef de la direction de la Banque Laurentienne, François Desjardins. De plus, la qualité de notre portefeuille de prêts a de nouveau contribué à nos faibles pertes sur créances.»

Des analystes ont déjà prédit que le plongeon des prix du pétrole brut se traduirait par de plus importantes pertes sur prêts pour les banques, lorsque les entreprises du secteur de l'énergie et les consommateurs des provinces productrices de pétrole commenceraient à ne plus être en mesure d'effectuer leurs paiements de remboursement.

La Banque Laurentienne a constaté une hausse des provisions pour pertes sur prêts de 3,5 millions $ dans son secteur des prêts personnels ainsi que de 700 000$ du côté des prêts hypothécaires résidentiels. Cela a toutefois été contrebalancé par une baisse de 5,6 millions dans le secteur des prêts commerciaux et hypothécaires commerciaux.

Pour la période de trois mois terminée le 31 janvier, la Banque Laurentienne a néanmoins raté la cible des analystes, en dépit d'une augmentation de ses profits et revenus.

La banque québécoise a engrangé un bénéfice net de 42,7 millions de dollars, ou 1,36$ par action, en progression de 19% par rapport au premier trimestre de l'exercice précédent.

De leur côté, les recettes ont affiché une progression de deux pour cent pour s'établir à 223,2 millions.

Le revenu d'intérêt net s'est établi à 149,5 millions, en hausse de sept pour cent, mais la volatilité des derniers mois sur les marchés a contribué à faire glisser la catégorie des autres revenus, qui ont été de 73,7 millions, en baisse de 6,3%.

Abstraction faite des éléments non récurrents, la Banque Laurentienne a dégagé un profit ajusté de 43,7 millions, ou 1,39$ par action, en progression de huit pour cent.

Cette performance s'est toutefois révélée inférieure aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 229 millions ainsi qu'un profit ajusté de 1,44$ par action.

Malgré tout, l'analyste John Aiken, de Barclays Marchés des capitaux, estime que la Banque Laurentienne devrait continuer à demeurer intéressante pour les investisseurs.

«En l'absence d'exposition au secteur des hydrocarbures (...) nous croyons que la banque continue d'offrir une meilleure protection par rapport aux risques de pertes», écrit-il, dans une note envoyée par courriel.

Par ailleurs, le rendement des capitaux propres attribuable aux actionnaires a été de 11,9 pour cent au premier trimestre, comparativement à 11,3% il y a un an.