Le groupe américano-canadien d'informations Thomson Reuters a enregistré en 2015 des résultats supérieurs aux attentes et a donné jeudi des prévisions relativement optimistes pour l'année en cours mais cela n'empêchait pas son action de baisser fortement à Wall Street.

Le bénéfice net annuel a toutefois baissé à 1,26 milliard de dollars (-34%) ainsi que le chiffre d'affaires à 12,2 milliards de dollars (-3%).

Sur le 4e trimestre, le bénéfice net est de 408 millions de dollars (-64,4%) et le chiffre d'affaires de 3,15 milliards de dollars (-2%).

Mais le bénéfice par action tant sur l'année (2,13 dollars) que sur le trimestre (0,65 dollar) est supérieur aux attentes des analystes.

En dépit de cela, le titre chutait lourdement à Wall Street où il perdait 3,90% à 34,23 dollars vers 16H30 GMT dans un marché par ailleurs en forte baisse.

Le résultat brut d'exploitation (EBITDA) sur l'année est en hausse de 13% sur le trimestre à 895 millions de dollars et de 2% sur l'année à 3,39 milliards de dollars ce qui correspond à une marge d'exploitation de 28,4% sur le trimestre (24,7% un an plus tôt) et de 27,8% sur l'année pour 26,3% en 2014.

«Les résultats annoncés aujourd'hui démontrent les progrès effectués pour remettre le groupe sur des bases solides», a souligné le PDG James Smith, cité dans le communiqué. Il a ensuite souligné lors d'une conférence téléphonique avec des analystes que c'était la première fois depuis 2011 que Thomson Reuters revenait à une croissance organique (hors effets de change) de ses résultats.

La division d'informations financières (Reuters), acquise par le groupe en 2008, a notamment enregistré un chiffre d'affaires positif sur l'ensemble de l'année dernière, a-t-il précisé.

Pour 2016, et sans tenir compte des effets de change et de la déconsolidation de la division propriété intellectuelle et sciences, le groupe prévoit une marge d'exploitation comprise entre 27,3% et 28,3% ainsi qu'une progression du chiffre d'affaires de l'ordre de 2 à 3%. Thomson Reuters a également indiqué qu'il prévoyait de racheter pour 1,5 milliard de dollars de ses propres actions après l'achèvement d'un précédent plan portant sur un milliard de dollars.

Concernant les conditions économiques actuelles, M. Smith a rappelé que «depuis le début de l'année, les conditions macro-économiques et géopolitiques ont été volatiles et les marchés sont actuellement déstabilisés».

«Nos plus importants clients affrontent des vents contraires venant de toutes les directions comme ceux qui sont au Canada qui voient les effets de l'effondrement des prix de l'énergie et des matières premières. En Europe notamment, les banques continuent de devoir faire face à des défis concernant les exigences de ratio en capital mais nous avons en Europe 12.000 clients financiers et en majorité des banques qui sont en bonne santé comme confirmé par les récents tests de résistance», a-t-il estimé.