Molson Coors ne croit pas que les contre-performances des équipes canadiennes de la Ligue nationale de hockey auront une incidence négative significative sur les ventes de ses principales marques de bières au pays.

Si la saison prenait fin aujourd'hui, aucune des sept formations ne participerait au tournoi printanier du circuit Bettman, période au cours de laquelle les ventes d'alcool sont habituellement plus élevées.

«Nous aimerions voir deux équipes canadiennes se rendre jusqu'en finale, mais notre modèle d'affaires ne dépend pas seulement de cela», a affirmé le chef de la direction de Molson Coors Canada, Stewart Glendinning, jeudi, au cours d'une entrevue téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre.

S'il reconnaît que la saison de la LNH représente une importante source de revenus pour la compagnie par temps froid, M. Glendinning n'a pas voulu quantifier l'impact d'une possible exclusion des sept formations.

Selon lui, le brasseur établi à Montréal et Denver préfère plutôt se concentrer sur d'autres événements où les Canadiens auront l'occasion de consommer de l'alcool.

«J'aime mieux penser à la Coupe du monde de hockey (qui s'amorce en septembre à Toronto) et du Championnat mondial junior (de 2017)», a répondu le dirigeant de Molson Coors Canada.

Entre-temps, la multinationale, à l'instar de ses concurrents, doit composer avec une diminution de la consommation de bière dans les provinces pétrolières, frappées de plein fouet par le ralentissement économique.

Au quatrième trimestre, ses volumes de ventes ont ainsi reculé en Alberta, en Saskatchewan ainsi qu'à Terre-Neuve-et-Labrador - qui représentent moins du tiers du marché de la bière au pays.

À l'échelle nationale, le recul du volume des ventes a été de 5,4 %. La part de marché de Molson Coors au Canada a quant à elle décliné de 1 %.

Par ailleurs, une baisse du volume des ventes de Coors Light a également été observée au Québec, où le brasseur a décidé de hausser le prix de certains formats.

«Les prix étaient inférieurs à ceux de Budweiser, notre principal concurrent», a dit M. Glendinning.

Le bénéfice exploitation ajusté des activités canadiennes s'est établi à 51,8 millions $ US, en baisse de 32 %, sur des ventes de 341,9 millions $ US, en recul de 19 %.

Quant au sort qui attend l'usine montréalaise de la rue Notre-Dame, qui a ouvert ses portes en 1786, aucune décision n'a encore été prise, a dit M. Glendinning.

Une étude de faisabilité déterminera si l'entreprise doit investir dans une mise à jour de son emplacement actuel ou le délaisser à la faveur d'une nouvelle construction.

«Nous sommes présents à Montréal depuis plus de 230 ans, a rappelé le chef de la direction de Molson Coors Canada. Nous voulons nous assurer de prendre la bonne décision.»

Profits et revenus en baisse

Molson Coors a vu ses profits dégringoler de 65 % au quatrième trimestre, à 32,8 millions $ US, ou 18 cents US par action, en raison d'une baisse des ventes ainsi que des taux de change défavorables.

Outre la fluctuation des devises, l'entreprise a expliqué ce résultat par une augmentation des investissements au chapitre de la commercialisation ainsi que l'incidence de la résiliation d'ententes commerciales.

Ses ventes ont fléchi de 13,3 %, à 844,4 millions $ US. En devises constantes, le recul aurait été de 3,5 %.

Abstraction faite des éléments non récurrents, les profits ont été de 90,6 millions $ US, ou 49 cents US par action, par rapport à 94,1 millions $ US, ou 50 cents US par action, à la même période l'an dernier.

Cette performance a été conforme aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des recettes de 844 millions $ US et un bénéfice ajusté par action de 49 cents US.

L'an dernier, le brasseur a conclu une entente afin de mettre la main sur la participation de 58 % qu'il ne détenait pas dans la coentreprise MillerCoors en plus des droits internationaux sur les marques Miller.