La banque suisse UBS a publié mardi un bénéfice net en hausse de 79% pour l'exercice 2015, à 6,2 milliards de francs suisses, malgré un quatrième trimestre difficile en raison des turbulences sur les marchés financiers.

Sur les trois derniers mois de l'année, le bénéfice net s'est toutefois inscrit au-dessus des attentes, atteignant 949 millions de francs suisses, en hausse de 10%, grâce à des crédits d'impôt et une réévaluation de ses provisions.

Les analystes interrogés par l'agence AWP l'escomptaient en moyenne à 626 millions.

À 10h34 GMT, l'action dégringolait cependant de 7,73% à 15,39 francs suisses face à la déception sur ses chiffres du quatrième trimestre, pesant sur le SMI, l'indice des valeurs phares de la Bourse suisse, qui cède 1,64%.

Sur l'exercice complet, la division dédiée à la gestion de fortune a dégagé un bénéfice opérationnel avant impôts de 2,6 milliards, contre 2,3 milliards un an plus tôt, les afflux nets d'argent frais se montant à 22,8 milliards, a indiqué a banque dans un communiqué.

Sur le dernier trimestre, le bénéfice opérationnel a en revanche chuté de 47%, à 344 milliards de francs suisses, «dans un contexte de très faibles niveaux d'activité des clients», a expliqué le numéro un du secteur bancaire en Suisse.

Sur les trois derniers mois de l'année, les sorties d'argent se sont chiffrées à 3,4 milliards de francs suisses, une partie des clients liquidant leurs positions pour réduire leur endettement.

La gestion de fortune Amériques, qui est comptabilisée séparément, a elle aussi connu un dernier trimestre difficile, son bénéfice avant impôts chutant de 94% à 13 milliards de dollars au quatrième trimestre, plombé par une hausse des provisions pour litiges.

Sa banque d'investissement, qui a dégagé un bénéfice de 1,8 milliard de francs suisses sur l'année, a elle aussi été affectée par la baisse de l'activité sur les marchés en fin d'année, son bénéfice avant impôt chutant de 63% à 80 millions de francs suisses au quatrième trimestre.

Pour 2016, la banque a mis en évidence un certains nombre de défis, entre la forte volatilité des marchés, les taux d'intérêt faibles et la force du franc suisse, tout en précisant qu'elle continuera de mettre en oeuvre les mesures nécessaires pour en atténuer les effets.

UBS va verser à ses actionnaires au titre de 2015 un dividende ordinaire de 0,60 franc suisse par titre auquel s'ajoutera un dividende spécial de 0,25 franc suisse.

Javier Lodeiro, analyste chez J. Safra Sarasin, a revu sa recommandation à la baisse, la rétrogradant à «neutre» (contre «acheter» auparavant) au regard de ces résultats faibles dans la gestion de fortune au quatrième trimestre.

Le taux d'afflux d'argent constitue une des questions «les plus préoccupantes», a-t-il estimé, pointant que ces chiffres du quatrième trimestre faisait suite à une performance déjà faible sur ce front au trimestre précédent.

«Il est inhabituel pour UBS de présenter deux chiffres décevants d'affilée pour l'afflux net d'argent frais», a-t-il pointé.