La direction de Québecor (T.QBR.B) semble de plus en plus envisager la possibilité de vendre le spectre sans-fil acquis dans les autres provinces canadiennes ces dernières années.

Divers scénarios sont toujours évalués, mais la vente fait maintenant partie des discussions, a confirmé jeudi le président et chef de la direction du conglomérat québécois, Pierre Dion.

En septembre dernier, l'entreprise avait exclu la possibilité de mettre sur pied une infrastructure pour d'éventuelles activités sans fil à l'extérieur du Québec, sans toutefois exclure un partenariat. Depuis, plusieurs se demandent ce que Québecor fera du spectre acquis dans les autres provinces canadiennes, dont la valeur marchande est estimée à environ 300 millions.

«Je n'ai pas vraiment plus de choses à dire sur le sujet», a répondu M. Dion lorsqu'un analyste a tenté d'en savoir plus sur la stratégie de la société à moyen terme dans ce dossier. Malgré l'acquisition de spectre lors des enchères fédérales, l'expansion pancanadienne de Québecor ne s'est pas encore concrétisée. L'entreprise estime que le cadre réglementaire fédéral n'est pas encore assez attrayant. La victoire du Parti libéral du Canada aux dernières élections fédérales étant trop récente, la direction du conglomérat n'a pas voulu dévoiler ses attentes à l'égard du gouvernement Trudeau en matière de télécommunications.

Gain exceptionnel et charges de dépréciation

Pour le trimestre clos le 30 septembre dernier, Québecor a engrangé des profits de 85,1 millions, ou 69 cents par action, une hausse de 88 % par rapport à la même période l'an dernier.

Ce résultat comprend un gain de 139,1 millions en lien avec la décision de la Cour suprême de rejeter la demande de Bell, qui contestait un jugement de la Cour d'appel du Québec ordonnant le versement d'une indemnité à Vidéotron et Groupe TVA [[|ticker sym='T.TVA.B'|]].

Il comprend également des charges de dépréciation liées au déclin des volumes d'impression aux installations de Mirabel et à la baisse des revenus publicitaires dans les journaux et à la télévision. L'entreprise enregistre ainsi dans l'unité Journaux des charges de 55 millions et 81,9 millions, principalement liées aux actifs de l'imprimerie de Mirabel. Dans l'unité Télédiffusion, elle montre une charge de dépréciation de 60,1 millions relative aux licences de télédiffusion du Réseau TVA

De leur côté, les recettes ont progressé de 9,5 % durant le trimestre, pour s'établir à 971,7 millions. Tous les secteurs - télécommunications, média ainsi que sports et divertissements - ont affiché une croissance des revenus.

L'augmentation la plus marquée a été constatée du côté des médias, qui ont dégagé un chiffre d'affaires de 39,7 millions, en hausse de 21,3 %, notamment grâce à l'intégration des activités de Studios Mel's.

Vidéotron a également ajouté plus de 40 000 abonnés à son service de téléphonie mobile, qui compte maintenant 742 500 clients.

«Ç'a été notre meilleur trimestre (à ce chapitre) depuis le lancement du service, a observé la présidente et chef de la direction de Vidéotron, Manon Brouillette. Je crois que nous pouvons maintenir le rythme d'ici la fin de l'année.»

Sur une base ajustée, en excluant les éléments non récurrents, le bénéfice de Québecor a été de 74 millions, ou 60 cents par action. Le bénéfice d'exploitation ajusté s'est pour sa part établi à 391,4 millions, en progression de 8,1 %.

Cette performance trimestrielle a dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des profits nets de 44 millions ainsi que des revenus de 960 millions.

Au cours du trimestre, Québecor a également fait grimper sa participation dans Québecor Media à 81,07 % en rachetant une partie de la participation de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) pour 500 millions.

Québecor souhaite à terme détenir la totalité de sa filiale, mais cela dépendra des négociations avec la Caisse, a souligné le chef de la direction financière du conglomérat, Jean-François Pruneau.

«Il n'y a pas d'échéancier, a-t-il dit. En 2019, ils ont le droit de forcer Québecor Media dans un premier appel public à l'épargne pour le reste des actions, a-t-il dit. Nous aimerions éviter cette situation si notre bilan financier nous le permet.»

- Avec La Presse