General Motors (GM) a surmonté l'affaire du commutateur d'allumage (GM) défectueux à l'origine d'une centaine de morts et de millions de voitures rappelées et a pu annoncer mercredi de gros bénéfices, malgré une lourde charge juridique.

Le géant de Detroit a réalisé un bénéfice net de 1,36 milliard de dollars au troisième trimestre, en recul de 7,6%, pour un chiffre d'affaires de 38,84 milliards de dollars (-1,05%).

Ce recul des profits est dû principalement à une facture de 1,5 milliard de dollars pour éviter des poursuites pénales dans le scandale du commutateur.

GM a en effet écopé en septembre d'une amende de 900 millions de dollars du département de la Justice et a accepté de dédommager des victimes et des familles de victimes à hauteur de 600 millions de dollars.

Près de deux ans après qu'elle a été révélée, GM semble avoir mis derrière lui cette affaire et peut se concentrer sur ses activités et profiter de la renaissance du marché automobile aux États-Unis.

Il doit toutefois encore faire face à des dizaines de plaintes et un premier procès est prévu en janvier 2016. En tout, ce scandale a déjà coûté environ 5,3 milliards de dollars à GM.

Le premier groupe automobile américain a pu compter au troisième trimestre sur la vigueur du marché nord-américain pour compenser le manque à gagner: le bénéfice opérationnel a bondi de 34% à 3,3 milliards de dollars de son bénéfice opérationnel en Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique) où les ventes ont connu leur plus forte croissance depuis plus d'une décennie.

GM a vendu 930 758 véhicules dans cette région lors des trois derniers mois, en hausse de 5,2%. Sans surprise les immatriculations sont tirées par les VUS (4X4 de ville) et les camionnettes à plateau, point fort du groupe dirigé par Mary Barra, seule femme à la tête d'un constructeur automobile.

Les modèles de la marque Chevrolet (Silverado et Colorado) font partie des plus demandés par les ménages qui profitent des prix bas de l'essence à la pompe pour s'offrir de grosses cylindrées.

Le prix du gallon d'essence (3,78 litres) était de 2,28 dollars ne moyenne en septembre aux États-Unis contre un peu plus de 3 dollars un an plus tôt.

GM s'est ainsi permis de générer une marge opérationnelle record de 11,8% au troisième trimestre et le directeur financier Chuck Stevens a affirmé à des journalistes que le groupe allait atteindre cette année l'objectif de 10% de marge en Amérique du Nord, soit un an d'avance sur le calendrier initial qui visait cet objectif pour 2016.

À Wall Street, le titre bondissait de 4,30% à 34,92 dollars peu avant l'ouverture, alors que GM a racheté pour 2,9 milliards de dollars de ses actions.

Amélioration des marges en Chine

À l'inverse des autres multinationales américaines pénalisées par le dollar fort et le ralentissement de l'économie chinoise, GM a le sourire.

Si le bénéfice opérationnel a reculé de 4,3% à 463 millions de dollars en Chine, les ventes de 4X4 aux marges lucratives et de la marque haut de gamme Cadillac ont permis à GM d'améliorer les marges dans le premier marché automobile mondial. Celles-ci sont passées de 9,6% il y a un an à 9,8% à fin septembre.

Cadillac, une des priorités de GM en Chine, a vu ses ventes y augmenter de 12% lors des neuf premiers mois de l'année.

En Europe, le constructeur américain (qui y possède les marques Opel et Vauxhall) est en voie pour renouer avec les bénéfices en 2016, a assuré M. Stevens.

Lors des trois derniers, GM a réduit considérablement ses pertes sur le Vieux Continent à 231 millions de dollars contre 387 millions un an plus tôt.

En revanche, les difficultés de l'économie brésilienne, autre région où le groupe américain investit beaucoup, contribuent à creuser les pertes en Amérique latine: 217 millions de dollars contre 32 millions un an plus tôt.