Le ralentissement économique constaté au Canada depuis le début de l'année ainsi que le spectre d'une récession ne retarderont pas le redressement de Pages Jaunes, dont la direction prévoit toujours retrouver le chemin de la croissance d'ici 2018.

En dépit du climat économique plutôt morose, le président et chef de la direction de la société montréalaise, Julien Billot, a expliqué mercredi qu'il n'avait pas vu d'impact significatif auprès des clients de l'entreprise ainsi que des consommateurs.

«C'est vraiment local, comme en Alberta, et cela ne devrait pas modifier notre trajectoire pour 2015», a-t-il dit, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du deuxième trimestre, où Pages Jaunes a vu son bénéfice net ainsi que son chiffre d'affaires reculer.

Pages Jaunes a attiré 24 800 nouveaux clients pour la période de 12 mois close le 30 juin et M. Billot croit toujours être en mesure d'atteindre la cible de 30 000 d'ici la fin de l'année.

«Cela demeure un défi, a-t-il commenté. C'est toutefois une progression par rapport au même moment l'an dernier (18 400 nouveaux clients). Nous profitons de l'été pour tenter de combler l'écart.»

Dans le cadre de sa stratégie numérique, l'éditeur de l'annuaire Pages Jaunes souhaite accroître sa visibilité sur les écrans d'appareils mobiles pour mieux concurrencer des géants comme Google, Yahoo et Bing lorsque vient le temps d'attirer des consommateurs qui fouillent le Web à la recherche d'entreprises et de services.

Afin d'atteindre son objectif en ce qui a trait aux nouveaux clients, Pages Jaunes compte aussi miser sur la contribution de l'entreprise de services de vente immobilière DuProprio/ComFree, acquise pour 50 millions $ en juin dernier auprès de Propriétés numériques Square Victoria.

La performance de l'entreprise au deuxième trimestre a continué de refléter l'effritement de sa base de clients ainsi qu'une réduction des dépenses de ces derniers.

Le bénéfice net de Pages Jaunes a ainsi plongé de 40%, à 16,5 millions, ou 62 cents par action, et ses revenus totaux ont fléchi de 7,2% pour s'établir à 204,8 millions.

Cela a été mal accueilli par les investisseurs, puisqu'en après-midi, à la Bourse de Toronto, le titre de la société cédait 6,52%, ou 1,22 $, pour se négocier à 17,50 $.

Les recettes tirées des médias et solutions numériques ont représenté 57%, ou 116,4 millions, du chiffre d'affaires consolidé. Dans le secteur imprimé, les revenus ont reculé de 21,3%, à 88,3 millions.

«Nous continuons à faire du progrès, mais il y a encore beaucoup de travail devant nous», a reconnu M. Billot.

De son côté, le bénéfice d'exploitation ajusté s'est établi à 61,6 millions, alors qu'il avait été de 81,3 millions lors du deuxième trimestre de l'exercice 2014.

Malgré des résultats en baisse, l'analyste Haran Posner, de RBC Marchés des capitaux, a souligné, dans un rapport, que la performance trimestrielle de Pages Jaunes répondait à ses attentes, notamment en ce qui a trait au chiffre d'affaires et au bénéfice d'exploitation ajusté.

L'entreprise s'attend également à réduire ses dépenses 25 millions d'ici la fin de 2016 grâce à diverses mesures, qui ne devraient pas comprendre une réduction de personnel.

Annoncé en février dernier, l'abandon de la distribution au porte-à-porte des Pages Jaunes dans certains marchés au pays devrait générer des économies d'environ 10 millions.

Dans le cadre de cette stratégie, les annuaires imprimés sont disponibles dans divers points de distribution, aux côtés d'autres publications existantes déjà distribuées à la manière des journaux dans des épiceries et pharmacies, sous la forme de boîtes ou de présentoirs.