Le géant pharmaceutique suisse Novartis (NVS) a publié mardi des chiffres en baisse pour le premier semestre, plombés par la force du dollar et une performance moins bonne qu'attendu en ophtalmologie qui a fait de l'ombre à sa division phamacie et à ses activités sur les médicaments génériques.

Sur les six premiers mois de l'année, son bénéfice sur ses activités poursuivies (hors cession), s'est contracté de 20%, à 4,1 milliards de dollars, a indiqué le groupe qui a engagé une vaste transformation de son portefeuille d'activités.

Son chiffre d'affaires a quant à lui fléchi de 6%, à 24,6 milliards de dollars, mais a progressé de 4% en monnaies locales, a précisé le groupe bâlois dans un communiqué.

Au seul deuxième trimestre, le raffermissement du billet vert a réduit les ventes de 11%, a quantifié Novartis qui détaillait également ses chiffres pour les trois derniers mois.

D'avril à juin, les ventes hors cession ont reculé de 5%, à 12 milliards de dollars, mais progressé de 6% en monnaies locales. Le bénéfice a chuté de 32% à 1,8 milliards.

Ce matin, le titre perd 2,05% à 100,20 francs suisses, pesant sur l'indice SMI des valeurs vedettes de la place suisse, qui lâche 0,49%.

Les chiffres du deuxième trimestre sont «plus ou moins en ligne» avec ce qui était prévu, a estimé Stefan Schneider, analyste chez Vontobel. Dans sa note il a cependant jugé ces résultats «solides».

De nombreux analystes s'attendaient à ce que l'impact des devises viennent ternir ces résultats. Plusieurs se sont toutefois montrés déçus par Alcon, sa filiale dédiée à l'ophtalmologie.

Au second trimestre, ses ventes ont stagné en monnaies locales, à 2,5 milliards de dollars, et reculé de 9% une fois converties en dollars, sous l'effet d'une baisse des ventes d'équipements chirurgicaux.

Les ventes de lentilles intraoculaires ont également chuté face à une concurrence accrue tandis que le repli des solutions d'entretien pour les lentilles s'est accéléré.

«Alcon a gâché le trimestre», ont commenté les analystes de Jefferies, qui ont cependant mis en lumière une performance plus forte de la division pharmacie et de Sandoz, sa branche spécialisée sur les médicaments génériques.

Au deuxième trimestre, les ventes de Sandoz ont grimpé de 11% en monnaies locales, stimulées par le lancement aux États-Unis de Glatopa, une version générique du Copaxone, le médicament phare du laboratoire israélien Teva pour la sclérose en plaques.

La division pharmaceutique, la plus grosse en termes de contribution aux recettes, a quant à elle vu ses recettes augmenter de 6% en monnaies locales, bien qu'elles aient reculé une fois converties en dollars, grâce à une hausse des volumes.

Le poids des nouveaux médicaments s'est encore renforcé, ceux-ci contribuant désormais à 44% des ventes de la division, alors que Novartis a multiplié les lancements de produits pour rajeunir son portefeuille face à la vague d'expiration de brevet.

Le groupe mise notamment sur le LCZ696, un traitement prometteur contre l'insuffisance cardiaque, qui a été lancé début juillet aux États-Unis sous le nom de Entresto, pour alimenter sa croissance. Le Diovan, son traitement vedette contre l'hypertension, doit en effet affronter la concurrence des génériques.

Sur le trimestre écoulé, les actifs en oncologie repris auprès de son concurrent britannique GlaxoSmithKline ont par ailleurs contribué aux ventes de la division pharmacie à hauteur de 500 millions de dollars.

Novartis a engagé une série de transactions avec GSK, à qui il a cédé ses vaccins (hors antigrippaux) en échange d'anticancéreux et avec qui il a créé une coentreprise pour ses médicaments sans ordonnance.

Le groupe suisse, qui entend se recentrer sur ses points forts, a également vendu ses activités de santé animale à l'américain Eli Lilly et doit encore vendre ses vaccins antigrippaux à l'australien CSL. Il espère boucler cette dernière opération au second semestre.

Bien que les chiffres du deuxième trimestre soient légèrement en dessous des attentes, Chi Tran-Brändli, analyste chez J. Safra Sarasin, a maintenu sa recommandation à l'achat.

«Le pipeline de produits à moyen terme reste prometteur et l'intégration des activités de GSK doit encore porter ses fruits», a-t-elle estimé.