Nike est en forme: le groupe américain d'articles de sports a réussi à se jouer de la vigueur du dollar en 2014/15, en dégageant de gros bénéfices et de bonnes ventes qui ont enchanté les marchés.

Lors de cet exercice clos fin mai, la marque à la célèbre virgule (The Swoosh) a enregistré un bénéfice net de 3,27 milliards de dollars, en hausse de 21,6% sur un an. Au quatrième trimestre, le profit est de 865 millions de dollars (+24%), a-t-elle annoncé jeudi.

Sa marge brute trimestrielle (revenus moins coûts de fabrication) s'est améliorée, à 46,2% contre 45,6% à la même période il y a un an, grâce à une hausse des prix.

À Wall Street, le titre a bondi de plus de 3% suivant ces annonces dans les échanges électroniques intervenant après la clôture de la séance.

«L'exercice 2015 a été remarquable», s'est réjoui le directeur général Mark Parker, lors d'une conférence téléphonique. Il a souligné que c'était la première fois que le groupe de l'Oregon, qui chausse la vedette du football Cristiano Ronaldo et du basket-ball Lebron James, enregistrait un tel niveau de croissance.

Lancé dans une offensive pour détrôner son archi rival Adidas en Europe de l'Ouest, Nike récolte les fruits de ses investissements dans le basket-ball et le football, deux disciplines sportives très populaires.

Son chiffre d'affaires annuel a bondi de 10,1% à 30,60 milliards de dollars, tandis que les recettes trimestrielles ont augmenté de 4,8% à 7,8 milliards de dollars.

La relance de la griffe de chaussures en toile Converse, prisée par les jeunes et les branchés de tout poil, reste sur de bons rails: ses revenus annuels ont crû de 21% et de 14% sur le quatrième trimestre.

L'élan de la marque Nike, impulsé par les chaussures de course, ne s'essouffle pas: les recettes annuelles ont augmenté de 14% et de 13% lors des trois derniers mois.

Jeunes et femmes

Multinationale pouvant rivaliser en popularité avec Coca-Cola ou McDonald's, Nike est en croissance partout.

Il est prédominant sur le marché nord-américain (+13%) malgré les ambitions affichées de son compatriote Under Armour. En Europe de l'Ouest (Allemagne, France, Royaume-Uni...), il fait quasiment jeu égal avec Adidas (+17% hors effets de change). Il s'envole en Europe centrale (+20%). Seul hic: les pays émergents sont à la traîne (-3%) à l'exception de la Chine, qui affiche une croissance de 18% malgré les concurrents locaux Li Ning et Anta.

L'équipementier américain se repose sur ses classiques, notamment les ventes des modèles de chaussures accolés aux vedettes du basket-ball (Kobe Bryant et Kevin Durant et la légende Michael Jordan).

À ceci s'ajoute le développement des collections dites «lifestyle» visant à élargir sa clientèle en séduisant les femmes et les personnes pratiquant peu le sport.

Nike a d'ailleurs confirmé jeudi que les jeunes et les femmes faisaient partie de ses axes d'expansion prioritaires.

Il reste en bonne voie pour creuser l'écart avec ses principaux rivaux.

Les commandes de chaussures et de vêtements, indicateur des bénéfices futurs, devant être livrées entre juin et novembre s'élèvent à 13,5 milliards de dollars, en hausse de 2% comparé à la même période il y a un an. À taux de changes constants, elles sont en hausse de 13%, relève Nike.

Investisseurs et marchés fondent en outre beaucoup d'espoirs sur le contrat que le groupe vient de signer avec la Ligue nationale de basket-ball américaine (NBA).

Ce juteux partenariat, arraché à Adidas, va faire de Nike le fournisseur officiel de la NBA à compter de la saison 2017-2018.

Le basket-ball est l'un des sports les plus populaires au monde et suscite beaucoup d'intérêt dans les grands pays émergents comme la Chine, qui sont de sources de revenus importantes en termes de marchandisage.