Le bénéfice net de Royal Dutch Shell (RDS.A) a légèrement reculé de 2% au premier trimestre, des réductions de coûts et les marges tirées de projets en eaux profondes compensant en partie la baisse des cours du brut.

Entre le 1er janvier et le 31 mars, Shell a dégagé un bénéfice net de 4,430 milliards de dollars. Indicateur-clef pour le marché, le bénéfice à coûts courants (CCS) - qui exclut notamment la variation de valeur des stocks d'hydrocarbures - a grimpé de 7% à 4,761 milliards de dollars, a annoncé la compagnie pétrolière jeudi.

«Dans l'amont, les bénéfices ont été impactés par la baisse importante des prix du pétrole et du gaz», a expliqué la compagnie anglo-néerlandaise dans un communiqué, ajoutant avoir subi en outre l'impact de taux de change moins favorables.

Les cours du brut ont chuté de près de moitié entre le mois de juin dernier et le premier trimestre de 2015.

«Ceci fut compensé en partie par de moindres coûts et par les marges importantes tirées des volumes de production de nouveaux projets en eaux profondes, ainsi que par une meilleure performance opérationnelle», a souligné Shell.

Le groupe a expliqué avoir tiré davantage de revenus de ses activités de raffinage et de ses opérations de négoce d'hydrocarbures sur les marchés.

La compagnie a procédé en outre à des ventes d'actifs jugés «non stratégiques», notamment au Nigeria, pour un total de 2 milliards de dollars.

Elle a annoncé le versement d'un dividende trimestriel inchangé, à 0,47 dollar par titre.

Le directeur général de Shell, Ben van Beurden, a souligné que la compagnie entendait devenir «plus forte» avec l'acquisition annoncée du producteur britannique d'hydrocarbures BG Group.

«La combinaison avec BG accélèrerait la stratégie de croissance de Shell en direction des eaux profondes et du gaz naturel liquéfié et créerait un tremplin pour optimiser encore davantage nos actifs, notamment notre portefeuille d'actifs à long terme», a-t-il précisé dans le communiqué.

Shell a révélé le 8 avril avoir fait une offre amicale en numéraire et en actions de 47 milliards de livres (65 milliards d'euros) pour acquérir BG, dont le conseil d'administration a donné son feu vert.

Interrogé à ce sujet lors d'une conférence téléphonique jeudi, le directeur financier de Shell, Simon Henry, a assuré qu'il y avait «une unanimité» parmi les principaux actionnaires du groupe sur le bien-fondé stratégique de cette acquisition.

Il a ajouté que si elle constituait, de loin, la principale opération de ce type jamais lancée par Shell sur le plan financier, elle ne devrait pas engendrer pas de défi d'intégration insurmontable en terme opérationnel. «Le portefeuille d'activités de BG est assez clair et complémentaire avec celui de Shell», a-t-il souligné, ajoutant que BG ne comptait «que» 5000 salariés, soit un nombre relativement modeste en comparaison des 94 000 employés de Shell.

Cette acquisition réalisée, M. Henry a précisé que Shell n'aurait «plus beaucoup de liquidités disponibles», ce qui devrait réduire sa capacité à se lancer dans de nouvelles acquisitions, bien que le groupe ne s'interdise pas des opérations de petite envergure.

«Les résultats de Shell ont dépassé les attentes. Comme pour son rival BP, la chute des prix du pétrole a entraîné une baisse des bénéfices tirés des activités en amont, mais c'est partiellement compensé par l'amélioration des activités aval», comme le raffinage et le négoce, a expliqué Keith Bowman, analyste à la maison de courtage Hargreaves Lansdown Stockbrokers.

Il a salué la stratégie de la direction de Shell «qui vend des actifs non stratégiques et réduit ses dépenses capitalistiques et de fonctionnement, tout en saisissant l'opportunité d'acquérir les actifs complémentaires de BG Group».

Le titre Shell (action «A») grimpait de 0,83% à 2069 pence vers jeudi matin à la Bourse de Londres, dans un marché globalement stable.