Le géant japonais de l'électronique Sony (SNE) a annoncé mardi ses résultats définitifs pour les 9 premiers mois de l'année comptable 2014-2015, confirmant une perte nette de près de 20 milliards de yens (165 millions de dollars US) pour cette période et une prévision de perte de 170 milliards (1,4 milliard US) pour l'ensemble de l'exercice.

Sony avait publié des estimations le mois dernier mais avait obtenu une dérogation pour annoncer les résultats définitifs en raison des problèmes informatiques dus au piratage massif dont a été victime peu avant sa filiale de cinéma Sony Pictures Entertainment aux États-Unis.

Cette dernière a déploré pour les 9 mois un recul de 7,7% de ses revenus et un repli de 75% de son bénéfice d'exploitation. Sony blâme de moindres mises en vente de films de premier plan sur DVD et un déficit de sorties en salles au cours des mois passés en revue, comparativement aux bonnes performances de l'année précédente.

Le manque a gagné aurait été pire sans la hausse du dollar intervenue entretemps.

Le groupe a en outre précisé que l'attaque attribuée par les autorités américaines à la Corée du Nord pourrait lui coûter environ 35 millions de dollars, dont 15 milliards imputés sur le troisième trimestre.

Pyongyang est accusé par les autorités américaines d'avoir téléguidé cette opération d'envergure pour punir la production par le groupe de la parodie «L'interview qui tue !», une histoire de complot de la CIA contre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Toutes activités confondues, d'avril à décembre 2014, le chiffre d'affaires de Sony a augmenté de 6,5% à 6278 milliards de yens, du fait notamment des solides ventes de la console de jeux vidéo PlayStation 4 (PS4).

À cela s'est ajoutée une augmentation des recettes issues des services en ligne et des composants, à commencer par les capteurs d'images CMOS dont Sony est un spécialiste.

Les mesures prises dans la division des téléviseurs, un gros souci de Sony depuis une décennie, ont permis une nette embellie accentuée par des gains de change.

Sony a en revanche déploré de moindres ventes d'appareils photo et est à la peine encore sur l'activité des mobiles.

Le groupe est en train de revoir les zones de commercialisation de ses appareils ainsi que la constitution de sa gamme pour ne pas se ruiner dans des batailles impossibles à gagner, notamment sur les marchés comme la Chine où le combat face à des fabricants locaux est infernal.

En conséquence, sa filiale Sony Mobile Communications va se défaire de 2100 personnes (30% des effectifs) d'ici à mars 2016, pour ne plus employer que 5000 salariés.

Pour l'ensemble de l'année, Sony, qui a affiché des résultats de bon augure pour le seul troisième trimestre, maintient sa prévision de revenus de 8000 milliards de yens ainsi qu'un profit d'exploitation de 20 milliards de yens, des chiffres déjà annoncés en février et qui avaient valu à l'action du groupe un retour en grâce auprès des investisseurs de la Bourse de Tokyo.