Le président et chef de la direction de Pages Jaunes (T.Y), Julien Billot, a minimisé jeudi la décision récente de l'entreprise d'abandonner la distribution de son annuaire imprimé au porte-à-porte à certains endroits au pays.

En marge du dévoilement des résultats du quatrième trimestre, il a expliqué aux analystes que l'entreprise n'avait fait qu'ajuster la distribution, comme elle le fait depuis des années.

«Je crois que ça été mal interprété, a-t-il dit. Nous allons continuer de livrer les Pages jaunes au porte-à-porte au pays parce qu'il s'agit d'un média de masse.»

En entrevue, M. Billot a précisé qu'environ 10 millions d'unités devraient être distribuées en 2015, soit un peu moins que l'année précédente.

Au début du mois, les Pages Jaunes ont fait savoir que les marchés ontariens de Brampton, Mississauga et Oakville seront les premiers affectés par ces changements et que d'autres endroits seront ajoutés à mesure qu'ils seront identifiés au cours des prochains 12 à 18 mois.

Les annuaires imprimés seront ainsi disponibles dans divers points de distribution, aux côtés d'autres publications existantes déjà distribuées à la manière des journaux dans des épiceries et pharmacies, sous la forme de boîtes ou de présentoirs.

Au Québec, l'entreprise a déjà indiqué évaluer les marchés de Montréal-Ouest ainsi que celui de la Rive-Sud de la métropole, où la distribution doit s'amorcer respectivement en mars et en avril.

Selon le patron des Pages Jaunes, cette décision s'inscrit dans une logique de «saine gestion» plutôt que réduction de coûts.

«Nous savions qu'il y avait des zones où l'annuaire n'était pas utilisé, a-t-il dit, plus tard, en entrevue. On avait les moyens d'analyser cela. C'est un gaspillage pour nous et les clients qui reçoivent un annuaire qu'ils jettent ensuite.»

Par ailleurs, dans le cadre de sa transition vers le numérique, la direction des Pages jaunes souhaite attirer en 2015 de nouveaux clients numériques dans des secteurs où l'entreprise est moins présente, comme la restauration et l'immobilier.

Entre 70 millions et 75 millions devraient ainsi être investis au cours de l'exercice - environ 10 pour cent des revenus annuels prévus - dans le cadre de la stratégie du retour à la rentabilité de M. Billot.

Quant à sa performance au quatrième trimestre, Pages jaunes a vu ses profits plus que doubler en dépit d'une baisse de 9,5% de ses revenus.

L'entreprise établie à Montréal a engrangé un bénéfice net de 95,2 millions, ou 3,53 $ par action, par rapport à 31 millions, ou 1,11 $ par action, à la même période l'an passé. Son bénéfice d'exploitation a été de 65 millions.

Pour la période de trois mois terminée le 31 décembre, les recettes se sont établies à 215,3 millions.

Pages Jaunes attribue entre autres ses profits à une économie d'impôt de 84,8 millions comptabilisée au cours de 2014.

Certains analystes, dont Haran Posner, de RBC Marchés des capitaux, s'attendaient toutefois à un chiffre d'affaires de 219 millions et un bénéfice d'exploitation de 74 millions.

Les produits tirés des médias imprimés ont fléchi de 24,6% d'un exercice à l'autre pour atteindre 98,4 millions, alors que ceux tirés des médias numériques ont augmenté de 8,9%.

Pour l'exercice 2014, l'entreprise a engrangé un bénéfice net de 188,5 millions, ou 6,95 $ par action, en progression de 6,8% par rapport à 176,5 millions, ou 6,34 $ par action, en 2013.

Son chiffre d'affaires a néanmoins fléchi de 9,7% pour s'établir à 877,5 millions.

Les produits du secteur imprimé ont fléchi de 23,1 pour cent, à 434,7 millions $, alors que les revenus tirés des médias numériques ont augmenté de neuf pour cent pour s'établir à 442,8 millions $.