Air Canada a affiché mercredi ses meilleurs résultats financiers annuels en 77 ans d'histoire, l'année 2014 ayant été qualifiée de «percée» par le grand parton du transporteur aérien.

La société montréalaise a vu son chiffre d'affaires annuel progresser de 7,1 %, soit 890 millions $, à 13,3 milliards $ alors qu'Air Canada [[|ticker sym='T.AC'|]] accueillait un nombre record de 38,5 millions de passagers et voyait ses revenus auxiliaires croître de 10 % grâce aux bagages enregistrés et à d'autres frais.

Le bénéfice net annuel du transporteur a été 10 fois plus élevé que celui de l'exercice précédent et s'est établi à 105 millions $ pour l'année close le 31 décembre. Le bénéfice net ajusté, qui exclut un certain nombre d'éléments non récurrents, a avancé de 56 % à 531 millions $.

Ces solides résultats permettent au transporteur de distribuer 46 millions $ à ses employés dans le cadre d'une entente de partage des profits.

Selon le chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu, l'année 2014 aura permis de «montrer ce dont nous sommes vraiment capables».

Pour son quatrième trimestre, Air Canada a affiché une perte nette de 100 millions $, mais le transporteur a préféré se concentrer davantage sur le bénéfice ajusté, qui a avancé à 67 millions $, soit 23 cents par action. Le bénéfice ajusté par action restait malgré tout inférieur de 1 cent aux attentes moyenne des analystes, mais il était meilleur que celui de 3 millions $, ou 1 cent par action, du quatrième trimestre de 2013.

Avant les ajustements, la perte nette d'Air Canada s'établissait à 35 cents par action, ce qui se compare à une perte de 2 cents par action pour le quatrième trimestre de 2013.

La perte ajustée exclut une perte sur taux de change de 115 millions $ presque deux fois plus élevée que celle de 55 millions $ enregistrée un an plus tôt. Elle exclut aussi une charge non récurrente de 30 millions $ liée à une nouvelle entente avec les pilotes d'Air Canada, ratifiée en octobre, et un gain extraordinaire de 82 millions $ liés à des modifications apportées au régime d'avantages du personnel.

Les revenus du trimestre clos le 31 décembre ont progressé de 7,2 % à 3,1 milliards $.

Les investisseurs n'ont pas semblé accueillir favorablement les plus récents résultats d'Air Canada et ont fait plonger son action de 1,29 $, soit 9,7 %, à 11,96 $, à la Bourse de Toronto.

L'analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, a estimé que ce désinvestissement était en quelque sorte une réaction instinctive face aux résultats du quatrième trimestre et a plutôt jugé que cette chute de l'action représentait en fait une bonne occasion d'achat.

«Nous ne considérons pas que (ces résultats) sont structurels ou qu'ils auront un impact sur les tendances à long terme de l'entreprise, qui sont très favorables», a écrit M. Spracklin dans un rapport.

Air Canada, la plus grande ligne aérienne au pays, a transporté trois millions de passagers de plus l'an dernier, incluant trois millions sur son transporteur à bas prix Rouge. La société a notamment vu le trafic américain de passage sur ses plaques tournantes canadiennes en attendant de rejoindre des destinations à l'étranger progresser de 23 %, tandis que ses voyages d'affaires ont aussi affiché des gains.

Le transporteur affirme ne pas avoir observé de diminution de la demande dans les provinces productrices de pétrole, et il s'attend à réaliser d'importantes économies dans l'année à venir en raison de la chute des prix du carburant, une des principales dépenses pour toutes les lignes aériennes.

Le prix de référence du baril de pétrole brut - utilisé notamment pour le carburant d'avion, entre autres choses - a commencé à reculer fortement près du milieu du quatrième trimestre de 2014, en route vers le creux de six ans qu'il a atteint au début 2015. Le baril s'échange actuellement aux environs des 50 $ US. Air Canada s'attend à ce que le carburant se vende environ 67 cents le litre en 2015, pour un baril de pétrole brut d'environ 78 $ US.