Le plongeon du cours du pétrole brut pourrait nuire aux activités de formation de pilotage d'hélicoptères de CAE (T.CAE) parce que les fournisseurs de services de transport de travailleurs vers les plateformes de forage en mer réduisent leurs dépenses, a indiqué vendredi le spécialiste des simulateurs de vol.

Même si ce secteur ne représente que moins de 5 % des revenus de simulation et de formation en aviation civile, CAE a affirmé que la faiblesse des prix du brut pourrait entraîner un ralentissement des activités chez les fournisseurs de transport héliporté pour les plateformes pétrolières en mer partout dans le monde.

Le chef de la direction de CAE, Marc Parent, a indiqué vendredi que les exploitants de ces plateformes s'en tiraient «assez bien» jusqu'à maintenant, mais que cela pourrait changer si la faiblesse des prix persistait à plus long terme.

«Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est énorme en ce moment (...) mais cela pourrait définitivement l'être», a-t-il affirmé lors d'une conférence téléphonique pour discuter des résultats financiers du troisième trimestre de son entreprise.

La plupart des grandes sociétés pétrolières ont réduit leurs dépenses en immobilisations ces derniers mois, pour s'ajuster à la chute des prix du pétrole. Celui-ci se situe ces jours-ci environ 50 % en deçà de sa valeur du début de l'été dernier.

Dans l'ensemble, M. Parent juge cependant que la baisse des prix du pétrole sera profitable à CAE puisqu'elle a contribué à la dépréciation du dollar canadien.

CAE s'est dit optimiste pour ce qui est de la deuxième moitié de son exercice financier, après que son bénéfice net attribuable aux actionnaires eut progressé de 15 % à 53 millions $ au troisième trimestre. Les données fondamentales du marché de l'aviation civile restent vigoureuses, malgré quelques faiblesses en Europe, tandis que le marché de la défense continue de faire preuve de résilience.

L'entreprise de Montréal a gagné 20 cents par action pour le trimestre clos le 31 décembre, soit 1 cent de plus que ce qu'attendaient les analystes. En comparaison, elle avait engrangé un bénéfice de 46,1 millions $, ou 18 cents par action, pour la même période un an plus tôt.

Les revenus ont avancé de 11 % à 559,1 millions $ au plus récent trimestre, tandis que la valeur de son carnet de commandes totalisait 5 milliards $.

Le bénéfice d'exploitation du secteur de l'aviation civile de CAE a progressé de 19 % à 53,8 millions $, à partir de revenus de 322 millions $ tirés de la vente de 18 simulateurs de vol complets et de nouveaux contrats de formation.

Le profit de la division des soins de santé a plus que doublé à 500 000 $, avec des revenus de 21,3 millions $.

Le bénéfice du segment de la défense a glissé à 28,6 millions $, par rapport à 31 millions $ un an plus tôt, malgré une augmentation de près de sept % des revenus à 215,7 millions $.

CAE s'attend à ce que son secteur de la défense prenne de l'importance à plus long terme puisque son carnet de commandes pour ce secteur est évalué à 2,4 milliards $ et qu'il a fait des mises sur des contrats dont la valeur totalise près de 2 milliards $.

Selon la société, l'acquisition, pour 19,8 millions $, des activités de formation à l'aviation militaire lui permettra de devenir la responsable du programme d'entraînement en vol de l'OTAN au Canada et dans ses pays alliés, et la place dans une bonne position pour soumissionner sur des contrats à l'étranger.

La transaction lui permet en outre de rester dans la course alors que le Canada s'apprête à choisir le futur système de formation pour ses pilotes et à décider du nouveau modèle d'avions de chasse qu'il achètera.

L'action de CAE a cédé vendredi 66 cents, soit 4,1 %, à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 15,58 $.