Le géant pétrolier britannique BP (BP) a annoncé mardi une division par six de son bénéfice net en 2014 et va réduire de 4 à 6 milliards de dollars ses investissements prévus en 2015 à cause de la chute des cours.

En 2014, le groupe a dégagé un résultat net de 3,78 milliards de dollars. L'année précédente, ce bénéfice avait été gonflé de 12,5 milliards de dollars par la cession de TNK-BP, coentreprise russe vendue à Rosneft. BP a pâti en outre en 2014 de dégradations d'actifs liés à la chute des cours du pétrole, qui ont plongé de 60% depuis le mois de juin.

Les profits annuels pondérés des coûts de remplacement (c'est-à-dire en lissant la valeur des prix du baril dans l'inventaire) et des éléments exceptionnels (comme le fruit de la cession de TNK-BP) ont diminué dans des proportions bien moindres. Ils ont été réduits de quelque 10%, à 12,1 milliards de dollars.

Le seul quatrième trimestre a vu BP subir une perte nette de 4,41 milliards de dollars, contre un gain net de 1,04 milliard un an plus tôt, à cause de l'enregistrement d'une lourde charge de dépréciation d'actifs liés au plongeon des cours.

«Nous sommes entrés dans une nouvelle phase pleine de défis, marquée par des bas prix du pétrole à court et moyen terme», a prévenu le directeur général de BP, Bob Dudley, dans un communiqué.

Pour y faire face, «BP prévoit de réduire ses dépenses d'exploration, de repousser des projets mineurs dans l'approvisionnement, et de ne pas mettre en oeuvre un certain nombre de projets dans l'aval et d'autres domaines», a expliqué le groupe.

Les dépenses en capital devraient en conséquence atteindre 20 milliards de dollars en 2015, contre entre 24 et 26 milliards prévus jusque-là, et après 22,9 milliards en 2014.

Pour mieux supporter la chute des cours, le groupe avait déjà annoncé en décembre une charge d'environ 1 milliard de dollars pour mener à bien une restructuration, puis la suppression de 300 emplois directs et indirects en mer du Nord et le gel des salaires de ses 84 000 employés dans le monde.