BlackBerry (T.BB) a fait des progrès dans sa quête pour améliorer son résultat au troisième trimestre, mais le spécialiste des téléphones intelligents devra encore surmonter plusieurs obstacles s'il veut regagner la réputation dont il jouissait il y a quelques années.

Les ventes de téléphones BlackBerry ont glissé de 10 % au cours du troisième trimestre, clos le 29 novembre, une période pendant laquelle l'entreprise a lancé son nouveau modèle Passport à écran large dans le but de ralentir le déclin de sa base de consommateurs.

La désertion des clients au profit d'autres marques de téléphones intelligents a lourdement pesé sur la performance financière de l'entreprise au cours du trimestre. Les résultats de BlackBerry ont déçu les analystes à certains égards et le chef de la direction, John Chen, a rappelé aux investisseurs qu'il avait prévenu que la reconstruction de la société prendrait du temps.

«Nous avons probablement besoin de quelques trimestres pour voir cette croissance des revenus», a-t-il indiqué aux analystes, vendredi, lors d'une conférence téléphonique.

«Je suis convaincu que nous pouvons faire croître et stabiliser les revenus», au cours du prochain exercice financier, qui débutera en mars, a-t-il ajouté.

M. Chen a été nommé à la tête de la société de Waterloo, en Ontario, il y a un peu plus d'un an dans l'espoir qu'il puisse redresser le fabricant de téléphones en difficulté. Au cours de la dernière année, il a fait d'importants progrès dans l'atteinte de cet objectif.

BlackBerry a réduit sa perte nette à 148 millions de dollars US pour son troisième trimestre, ce qui correspond à une perte de 28 cents US par action, comparativement à celle de 4,4 milliards de dollars US, ou 8,39 $ US par action, de la même période l'an dernier.

Sur une base ajustée, la société a livré un profit de 6 millions de dollars US, ou 1 cent US par action, ce qui s'est avéré supérieur aux attentes des analystes, qui visaient une perte ajustée de 5 cents US par action, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Cependant, BlackBerry a raté la cible au chapitre des revenus, avec un chiffre d'affaires de 793 millions de dollars US. Les analystes attendaient plutôt des revenus de 931 millions $ US. L'an dernier, le chiffre d'affaires du troisième trimestre s'était élevé à 1,19 milliard de dollars US.

Au cours du plus récent trimestre, BlackBerry a obtenu des revenus sur la vente de 1,9 million d'appareils, comparativement à 2,1 millions de téléphones vendus au trimestre précédent.

Cette diminution est un autre signe des changements apportés aux priorités de la société, au sein de laquelle les services et logiciels ont commencé à éclipser les revenus tirés de la vente d'appareils. Au troisième trimestre, 46 % des revenus provenaient des téléphones, tandis qu'un autre 46 % trouvaient leur origine dans les services et que le dernier 8 % était attribuable aux logiciels.

Par ailleurs, la gamme de technologies et logiciels de sécurité de BlackBerry grossit. La société a lancé une version plus sécurisée de son service BlackBerry Messenger, ainsi qu'un logiciel de conférences virtuelles appelé BBM Meetings. Ces deux produits sont offerts à des frais additionnels.

M. Chen aimerait doubler les revenus attribuables aux logiciels au cours du prochain exercice financier, aidé par le lancement de son logiciel de nouvelle génération BlackBerry Enterprise Service, surnommé BES12.

Plus tôt cette semaine, BlackBerry a procédé au lancement de son nouveau modèle Classic, inspiré de certains de ses anciens téléphones intelligents les plus populaires.

M. Chen a indiqué aux analystes que les premières commandes du Classic sont «en avance» sur celles du Passport, lancé il y a trois mois. Même si M. Chen n'a pas donné de chiffres sur les ventes du Classic, environ 200 000 Passport avaient été vendus dans les quelques jours suivant son lancement, essentiellement en précommandes, ce qui laisse croire que les ventes de Classic surpassent ce nombre.

BlackBerry commence aussi à reconquérir certaines entreprises, a noté M. Chen. La société a noté que 30 % de ses abonnements à son service BES10, offert aux clients corporatifs, étaient ceux de clients qui ont délaissé un fournisseur concurrent.