Le détaillant haut de gamme Saks Fifth Avenue a aidé la Compagnie de la Baie d'Hudson (T.HBC) à amoindrir sa perte au troisième trimestre, la chaîne de grands magasins ayant presque doublé les ventes de ses diverses bannières.

La société torontoise, qui détient notamment les magasins La Baie et Lord & Taylor, a perdu 13 millions $, soit 7 cents par action, pour le trimestre clos le 1er novembre.

En comparaison, la Compagnie de la Baie d'Hudson (HBC) avait affiché une perte de 125 millions $, ou 1,05 $, pour la même période l'an dernier.

Les analystes attendaient en moyenne un bénéfice par action de 6 cents, ainsi que des revenus de 1,9 milliard $, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Une partie des améliorations observées était attribuable à un meilleur trafic sur les sites internet de la société, particulièrement au Canada, a expliqué mardi le chef de la direction de HBC, Richard Baker, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

Les ventes en ligne ont progressé de 73 pour cent pour s'établir à 228 millions $. De ce montant, 166 millions $ provenaient des sites internet de Saks.

«Nous sommes ravis de l'effet d'entraînement que nos activités en ligne génèrent», a-t-il affirmé, notant que la croissance du commerce électronique était particulièrement prononcée au Canada, comparativement aux États-Unis.

«Nous continuons à nous concentrer sur les deux, sur toutes nos différentes activités, et nous croyons que plusieurs occasions se présenteront à nous.»

Dans l'ensemble, les ventes au détail ont avancé à 1,91 milliard $, par rapport à 984 millions $ à la même période l'an dernier. Les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an - une mesure clé de l'industrie du commerce de détail qui exclut du coup l'effet de l'acquisition de Saks -, ont avancé de 1,7 pour cent.

Avec ces meilleurs résultats, la Baie d'Hudson s'attend à pouvoir respecter ses prévisions pour l'ensemble de son exercice. Elle mise notamment sur un chiffre d'affaires d'entre 7,8 milliards $ et 8,1 milliards $.

Le bénéfice normalisé, qui exclut les éléments non récurrents, devrait s'établir entre 580 millions $ et 620 millions $.

L'automne dernier, HBC avait payé 2,9 milliards $ pour acquérir Saks, un montant qui comprenait la dette de 500 millions $ de la chaîne new-yorkaise de luxe.

Depuis, HBC a eu recours aux actifs de Saks, prenant une hypothèque de 1,25 milliard $ US sur 20 ans pour le rez-de-chaussée de son magasin phare Saks Fifth Avenue à New York, dans l'espoir de réduire les paiements d'intérêt sur sa dette.

«Cette transaction ne représente qu'une portion de notre stratégie immobilière», a expliqué M. Baker.

M. Baker a l'intention de dévoiler, au printemps prochain, de nouveaux détails à ses actionnaires sur la façon dont elle compte s'y prendre pour monétiser ses vastes actifs immobiliers.

Les propriétés de HBC comprennent le magasin Lord & Taylor sur la cinquième avenue à New York, l'emplacement Saks Beverly Hills et 62 autres propriétés qu'elle détient ou loue aux États-Unis.

Au Canada, la société détient 13 magasins qui comprennent des magasins La Baie d'Hudson dans plusieurs grandes villes.

Par le passé, M. Baker a évoqué la possibilité de créer une fiducie de placement immobilier, mais certains analystes se demandent si cette option est toujours envisagée, compte tenu de l'incertitude entourant le marché immobilier canadien.

Entre-temps, le magasin phare de Saks à New York entamera un projet de rénovations évalué à 250 millions $ plus tard l'an prochain.

À travers le Canada, la société compte 90 magasins La Baie, un magasin-entrepôt et 69 établissements Déco-découverte. HBC détient aussi 50 magasins Lord & Taylor et 39 établissements Saks Fifth Avenue, en plus de 80 magasins à bas prix Off 5th.

L'action de HBC a pris mardi 51 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 24 $.