Confronté à des hausses du salaire minimum au Canada, Dollarama (T.DOL) ne croit pas pouvoir compter sur la dégringolade des prix du brut pour réduire ses dépenses, croit son président et chef de la direction, Larry Rossy.

«Lorsque les prix augmentent, ils (les transporteurs) utilisent cela comme un argument pour augmenter leurs tarifs, a-t-il dit, jeudi, en conférence téléphonique. Mais quand ça descend, ils ne disent rien. C'est la vie.»

Le détaillant, qui cherche à réduire ses dépenses, a jusqu'ici absorbé certaines augmentations de coûts plutôt que de refiler la facture aux consommateurs, ce qui a entre autres fait fléchir sa marge brute, qui est passée de 37,1 % à 36,8 % au troisième trimestre.

La société établie à Montréal assure toutefois qu'elle devrait se maintenir dans sa fourchette cible - qui devrait osciller entre 36 et 37 % - pour l'exercice en cours.

«Juste au troisième trimestre, il y a cinq provinces où le salaire minimum a augmenté, a affirmé le dirigeant du détaillant. Nous devons réduire nos dépenses.»

Questionné par les analystes financiers, M. Rossy a soutenu que la réduction des dépenses ne passerait pas par une diminution du nombre d'employés, mais par une hausse de la productivité partout au sein de l'entreprise.

«Le secteur des magasins à un dollar exige beaucoup de main-d'oeuvre, a-t-il dit. Nous devons continuer à ouvrir des boîtes et placer de la marchandise sur nos tablettes. On ne peut pas (seulement) avoir moins de travailleurs.»

Le patron de Dollarama n'a toutefois pas voulu dévoiler aux analystes la stratégie qu'il comptait mettre de l'avant dans ce dossier.

Quant à sa performance trimestrielle, la société a vu ses profits bondir de 18,3 %, ce qui s'explique principalement par les ventes robustes au cours de la période ayant précédé l'Halloween.

«Les conditions météorologiques ont été meilleures cette année et l'Halloween était un vendredi, a souligné M. Rossy. Nous avions des conditions idéales.»

Pour la période de trois mois terminée le 2 novembre, le détaillant a engrangé un bénéfice net de 73 millions $, ou 55 cents par action, par rapport à 61,7 millions $, ou 43 cents par action, à la même période l'an dernier.

Cette performance a répondu aux attentes de la plupart des analystes, qui s'attendaient à un profit par action de 54 cents.

Le chiffre d'affaires de Dollarama a quant à lui progressé de 12,4 % pour s'établir à 588 millions $. Au total, 69 % de ses ventes provenaient d'articles de plus de 1 $, par rapport à 62 % lors du troisième trimestre de 2013.

Par ailleurs, les ventes des établissements comparables ouverts depuis au moins un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont avancé de 5,9 %.

Au cours du trimestre, le détaillant a ouvert 11 nouveaux magasins et prévoit toujours en ouvrir quelque 80 à l'échelle nationale sur l'ensemble de l'exercice, principalement en Ontario, en Colombie-Britannique ainsi qu'en Alberta.

«Il s'agit de marchés où le créneau des magasins à un dollar est sous-exploité», a dit M. Rossy.

Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, a estimé que la performante de Dollarama avait été «très forte» au troisième trimestre, soulignant que le détaillant avait dépassé les attentes.

«Nous sommes confiants de voir Dollarama livrer un profit par action en hausse de 20 %», écrit-elle dans une note d'analyse.

De son côté, Keith Howlett, des Desjardins Marchés des capitaux, estime que le détaillant se trouve dans une position enviable, puisqu'il ne semble pas prêt d'être menacé à court terme par un concurrent.

Le conseil d'administration de Dollarama a également approuvé un dividende trimestriel de huit cents par action ordinaire. Le paiement devrait s'effectuer le 3 février pour les actionnaires inscrits en date du 8 janvier.

En mi-journée, à la Bourse de Toronto, l'action de la société s'appréciait de 23 cents pour s'échanger à 53,15 $.