Des revenus plus faibles que prévu dans les divisions des marchés des capitaux et des services bancaires de gros de la Banque de Montréal (T.BMO) ont forcé l'institution financière à afficher un bénéfice inférieur aux attentes des analystes pour son quatrième trimestre, malgré une solide croissance de ses activités canadiennes et américaines.

La banque a engrangé un profit de 1,070 milliard $, soit 1,56 $ par action, pour son plus récent trimestre, comparativement à un bénéfice de 1,074 milliard $, ou 1,60 $ par action, un an plus tôt.

Sur une base ajustée, le bénéfice de la Banque de Montréal s'est chiffré à 1,111 milliard $, ou 1,63 $ par action, soit 5 cents en deçà de la cible moyenne de 1,68 $ par action des analystes. Il s'agissait malgré tout d'une progression de 23 millions $, ou deux pour cent, par rapport à l'an dernier.

Le chiffre d'affaires a atteint 4,34 milliards $ pour le trimestre clos le 31 octobre, en hausse par rapport à celui de 4,138 milliards $ du quatrième trimestre de 2013. Les analystes misaient sur des revenus de 4,34 milliards $, d'après les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

L'analyste John Aiken, chez Barclays, a observé que les résultats des activités de marchés des capitaux de BMO étaient les plus faibles en deux ans, notamment en raison des reculs des revenus de consultation, des commissions de prise ferme et des revenus de négociation.

Au cours du troisième trimestre, les gains sur les marchés boursiers ont fait grimper les profits des divisions des marchés des capitaux de plusieurs grandes banques. Mais M. Aiken a noté que les résultats du quatrième trimestre de la Banque de Montréal pourraient annoncer de moins bons chiffres pour ces activités dans l'ensemble du secteur.

«La faiblesse affichée par la Banque de Montréal pour les marchés des capitaux fait grimper l'inquiétude pour la (Banque Royale) et la (Banque Nationale), qui ont les plus fortes expositions relatives, mais cela va vraisemblablement nuire à tout le groupe, compte tenu du coup de pouce dont elles ont toutes bénéficié au troisième trimestre», a précisé M. Aiken dans une note à ses clients.

La Banque de Montréal a malgré tout augmenté son dividende trimestriel de 2 cents pour le porter à 80 cents par action ordinaire. Le paiement pour le premier trimestre aura lieu le 26 février.

L'action de la Banque de Montréal a retraité mardi de 1,87 $ à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 81,42 $.

La banque a souligné que ses principales activités bancaires canadiennes avaient offert une solide performance, avec un bénéfice net et ajusté en hausse d'environ 14 pour cent par rapport à l'an dernier, mais que ces résultats avaient été partiellement contrebalancés par les déclins de ses segments des marchés des capitaux et de gestion de patrimoine.

De l'avis de Jason Bilodeau, directeur général chez Marchés des capitaux Macquarie, la plus grande déception de ces résultats résidait dans les activités bancaires de gros, le segment qui fournit des services aux autres banques et institutions financières.

D'autre part, le résultat de la division des services bancaires canadiens aux particuliers et aux entreprises était «légèrement meilleur que prévu», a indiqué M. Bilodeau dans une note. Ce groupe d'activités a affiché un bénéfice net de 524 millions $, en hausse de 66 millions $ par rapport à l'an dernier, tandis que le bénéfice net ajusté s'est établi à 526 millions $, en hausse de 65 millions $. Cette croissance était attribuable à une hausse des revenus et à de plus faibles provisions pour pertes sur prêts, ce qui a été partiellement annulé par de plus importantes dépenses.

Même si une part de leurs gains était attribuable au taux de change, les services bancaires aux particuliers et aux entreprises aux États-Unis ont affiché une bonne performance, a noté M. Aiken. La division a engrangé un bénéfice net de 152 millions $ US et un bénéfice ajusté de 163 millions $ US. Dans les deux cas, il s'agit d'une amélioration de 54 millions $ US par rapport à l'an dernier.

Cela pourrait être de bon augure pour la Banque TD, qui dévoilera jeudi ses résultats du quatrième trimestre, puisqu'elle a de plus importantes activités aux États-Unis, a souligné M. Aiken.

La branche de gestion de patrimoine de la Banque de Montréal a réalisé un bénéfice net de 226 millions $ au plus récent trimestre, en baisse par rapport à celui de 311 millions $ un an plus tôt. Sur une base ajustée, les activités de gestion de patrimoine ont gagné 253 millions $, en baisse par rapport à 318 millions $ un an plus tôt, alors que la banque avait profité d'un gain sur titres de 121 millions $.

BMO Marchés des capitaux - un des segments les plus volatils des activités de la banque - a engrangé un bénéfice net de 191 millions $, en baisse de 12 pour cent par rapport à l'an dernier. Une hausse des revenus dans ce secteur a été plus que contrebalancée par une augmentation des dépenses et de plus faibles recouvrements de prêts.