L'Office national de l'énergie (ONE) avait raison de remettre en question certaines mesures de sécurité du projet d'inversion de l'oléoduc de la Ligne 9 qui n'ont pas été suffisamment expliquées, a reconnu le président et chef de la direction d'Enbridge (T.ENB), Al Monaco, mercredi.

Si tout s'était déroulé comme prévu, l'inversion du flux de l'oléoduc entre le Sud de l'Ontario et Montréal aurait déjà eu lieu.

Toutefois, le mois dernier, l'ONE avait indiqué ne pas «être persuadé» des moyens mis de l'avant par la société pétrolière pour protéger l'environnement en cas de rupture de l'oléoduc. L'organisme fédéral avait alors suspendu l'approbation du projet.

Une des conditions du projet d'inversion approuvé en mars dernier concernait entre autres l'installation de vannes aux principaux points de franchissement des cours d'eau. En cas de problème, ces valves devaient permettre à Enbridge de stopper le débit de pétrole.

M. Monaco a souligné que l'ONE avait indiqué de façon «assez directe» que l'entreprise devait fournir davantage d'information.

«Depuis la décision de l'Office, nous avons examiné en profondeur nos façons de faire afin de nous pencher sur ce qui était demandé», a-t-il dit.

«Il est clair (...) que nous aurions dû faire un meilleur travail afin de détailler notre approche quant à l'emplacement des valves et l'ONE était en droit de nous questionner là-dessus», a ajouté le patron d'Enbridge.

Il y a deux semaines, Enbridge avait envoyé une lettre à l'Office en affirmant que son projet répondait à toutes les conditions puisque la configuration des valves le long de la canalisation épargnera les cours d'eau ainsi que les nappes phréatiques en cas de rupture.

La société établie à Calgary ignore toujours à quel moment l'inversion du flux se fera, mais elle sera prête à «aller de l'avant» dès que possible, a souligné M. Monaco.

Construit en 1976, l'oléoduc 9B, qui s'étend sur 639 kilomètres, transportait à l'origine du pétrole de Sarnia, en Ontario, vers Montréal, avant d'être inversé à la fin des années 1990 pour répondre à la demande du marché.

Enbridge souhaite acheminer vers les raffineries du Québec et de l'Ontario quotidiennement entre 240 000 et 300 000 barils de pétrole en provenance des sables bitumineux.

Au troisième trimestre, la société pétrolière a affiché une perte nette de 80 millions, ou 10 cent par action, par rapport à un profit de 421 millions, ou 51 cents par action, à la même période l'an dernier.

Ce résultat négatif est principalement attribuable à un certain nombre de facteurs inhabituels, les plus importants étant les variations des gains et des pertes non réalisés liés à la juste valeur d'instruments dérivés.

Sur une base ajustée, le bénéfice d'Enbridge s'est chiffré à 345 millions de dollars, ou 41 cents par action, alors qu'il avait été de 278 millions $, ou 51 cents par action, au troisième trimestre en 2013.

Pour la période de trois mois terminée le 30 septembre, le chiffre d'affaires s'est établi à 8,3 milliards, en recul par à 9 milliards à la période correspondante de l'exercice précédent.

Enbridge estime par ailleurs être en position de réaliser son objectif de bénéfice ajusté sur l'exercice 2014 se situant entre 1,84 $ et 2,04 $ par action.