Le géant des sables bitumineux Suncor Énergie (T.SU) a indiqué jeudi qu'il ne prévoyait pas «explorer le monde» pour l'instant, même si certaines occasions d'affaires pouvaient être offertes par des concurrents.

«La plupart des compagnies sont bien plus éparpillées que Suncor alors il y a une énorme quantité d'occasions chez les concurrents pour ce qui est de la production conventionnelle en amont, des sables bitumineux et de la production en aval», a indiqué jeudi aux analystes le président et chef de la direction de Suncor, Steve Williams, lors d'une conférence téléphonique.

«Nous avons été très, très disciplinés et nous n'avons rien trouvé d'intéressant pour nous.»

La société établie à Calgary a précisé que cela ne voulait pas dire qu'elle n'allait pas étudier les occasions qui se présenteront à elle dans les secteurs où elle détient déjà un avantage concurrentiel.

Suncor a affiché mercredi, en soirée, un bénéfice net de 919 millions $, soit 63 cents par action, ce qui se compare à un bénéfice de près de 1,7 milliard $, ou 1,13 $ par action, pour la même période un an plus tôt.

Le bénéfice d'exploitation, qui exclut les éléments non récurrents, s'est établi à 1,3 milliard $, ou 89 cents par action, ce qui s'est avéré supérieur à la prévision moyenne de 77 cents par action des analystes, selon les données compilées par Thomson Reuters. Au cours du même trimestre en 2013, le bénéfice d'exploitation avait été de 1,4 milliard $, soit 95 cents par action.

Les revenus du troisième trimestre ont atteint 10,3 milliards $, contre 10,4 milliards $ un an plus tôt.

M. Williams a indiqué que le recul du prix du pétrole, une baisse de la production dans ses activités d'exploration et de production, ainsi que les fluctuations des taux de change avaient affecté le résultat net d'ensemble de l'entreprise.

Suncor a indiqué être en bonne position pour réussir à équilibrer son bilan pour faire face à la volatilité des prix du pétrole, mais qu'il était impossible de savoir à quel niveau le baril mettrait fin à sa dégringolade.

«Premièrement, je dirais que faire des prévisions à court terme pour le cours du pétrole n'est pas une activité pour les mauviettes. Même les experts se trompent quasiment aussi souvent qu'ils ont raison», a-t-il illustré.

«En raison de l'incertitude à court terme, nous utilisons des hypothèses conservatrices dans notre planification (...) L'incertitude des prix est une réalité de notre secteur et nous croyons qu'il est essentiel d'être bien préparé pour les inévitables cycles baissiers.»

La production de Suncor a reculé pour atteindre l'équivalent de 519 300 barils de pétrole par jour, par rapport à 595 000 barils un an plus tôt, ce qui est essentiellement attribuable à la vente d'actifs, aux travaux d'entretien à certaines de ses installations et à une plus faible production en Libye.

Mais la production des activités de sables bitumineux a progressé à 411 700 barils par jour pour le troisième trimestre, contre 396 400 barils un an plus tôt.