Le géant américain des télécoms Verizon (VZ) a publié mardi des résultats en demi-teinte pour le troisième trimestre, avec une baisse de ses marges dans la téléphonie mobile où ses gains de clients reposent de plus en plus sur les tablettes.

Le bénéfice net a grimpé de 65,5% sur un an à 3,7 milliards de dollars, mais c'est en grande partie au divorce d'avec Vodafone: Verizon lui a racheté en février ses parts dans la filiale de téléphonie mobile Verizon Wireless, et n'a donc plus à en reverser une grosse partie des bénéfices à son ex-partenaire.

Le bénéfice par action hors exceptionnels, qui sert de référence à Wall Street, a pour sa part manqué d'un cent la prévision moyenne des analystes, à 89 cents.

Le chiffre d'affaires est conforme aux attentes, avec une hausse de 4,3% à 31,6 milliards de dollars. Verizon a confirmé son objectif d'une croissance de 4% sur l'ensemble de l'année.

Le directeur financier, Frank Shammo, s'est montré optimiste pour la fin d'année lors d'une téléconférence avec des analystes, où il a notamment évoqué «le niveau de commandes le plus élevé jamais enregistré pour l'iPhone».

Apple vient de sortir deux nouveaux modèles de son téléphone intelligent, l'iPhone 6 et l'iPhone 6 Plus, qui selon Verizon attirent à la fois de nouveaux clients et d'anciens qui veulent renouveler leur téléphone.

Promotions presque trop efficaces 

La branche de téléphonie mobile Verizon Wireless affiche un chiffre d'affaires en hausse de 7% à 21,8 milliards de dollars, mais sa marge d'exploitation a baissé à 31,9%, contre 33,8% un an plus tôt.

Les analystes de Credit Suisse invoquent les campagnes de promotions accrues de Verizon (rabais sur les appareils, parfois même offerts avec un abonnement, offre de paiements échelonnés), qui lui ont permis de gagner plus de clients que prévu sur le trimestre mais dont le coût se ressent sur ses marges.

Le nombre total d'utilisateurs de Verizon Wireless a augmenté à 106,2 millions à la fin septembre, contre 104,6 millions trois mois plus tôt.

Le plus gros de la progression nette (+1,1 million, après déjà +1,15 million au deuxième trimestre) est dû à «un niveau élevé d'ajout de tablettes» aux abonnements, précise Vodafone. Celles-ci s'avèrent généralement un peu moins rentables pour les opérateurs que les téléphones intelligents.

Fran Shammo, voit toutefois dans ces appareils «une opportunité de croissance supplémentaire» par rapport aux téléphones intelligents, en particulier car «les tablettes fournissent une bonne croissance en augmentant la consommation de données».

Les tablettes participent aussi, comme les modèles récents de téléphones intelligents, à améliorer la part des utilisateurs de téléphonie mobile de quatrième génération, qui permet des débits plus élevés et encourage donc la consommation de données.

M. Shammo évoque notamment une consommation croissante de vidéo en ligne, qui contribue selon lui à une hausse de 50% de la consommation des clients 4G de Verizon.

Dans la téléphonie fixe, les bonnes performances dans la fibre optique n'ont pas empêché un repli de 0,8% du chiffre d'affaires, à 9,6 milliards de dollars. Mais la marge d'exploitation s'est améliorée à 2,3% contre 1,5% un an auparavant.

À Wall Street, l'action Verizon prenait 0,39% à 48,67 dollars vers 12 h.