Même s'il vient de vivre une déception avec le transporteur floridien CSX, le PDG du Canadien Pacifique (T.CP) , Hunter Harrison, continue de croire à la nécessité d'éventuelles fusions pour assurer le bon fonctionnement futur du secteur ferroviaire nord-américain.

Après avoir répondu aux questions des analystes hier matin dans la foulée de la publication des résultats du troisième trimestre du CP, Hunter Harrison a participé en après-midi à une deuxième téléconférence avec les mêmes analystes, mais cette fois pour discuter uniquement de fusions et acquisitions.

Pendant 90 minutes, le grand patron du CP a clarifié sa position sur l'importance des fusions, en plus de faire passer son message au plus grand nombre de gens possible dans l'industrie. Il a aussi tenu à préciser qu'il n'avait pas essuyé un «refus» de la direction de CSX.

«Nous n'avons pas fait d'offre. Nous avons pris contact avec CSX, et il y a eu trois ou quatre rencontres. Il est ensuite devenu évident que nous ne voyions pas les choses de la même manière», a dit Hunter Harrison.

«C'est une occasion ratée de plusieurs milliards de dollars. Rien de trop grave», a-t-il laissé tomber de façon sarcastique.

Hunter Harrison a refusé de dire pourquoi CSX ne voyait pas les choses du même oeil que le CP.

Hunter Harrison a toutefois souligné qu'en plus d'une «énorme» création de valeur pour les actionnaires des deux entreprises, une fusion avec CSX aurait amélioré l'offre de services tout en décongestionnant le trafic ferroviaire dans l'importante région de Chicago.

Résultats inférieurs aux attentes

Si la performance financière du CP au troisième trimestre s'est avérée décevante par rapport aux prévisions, elle a montré une amélioration impressionnante sur un an.

Le bénéfice par action a augmenté de 23%, à 2,31$, alors que les analystes attendaient 2,38$. Les revenus ont progressé de 9%, à 1,67 milliard. Les analystes prévoyaient qu'ils allaient atteindre 1,69 milliard.

Le ratio d'exploitation du trimestre, soit la proportion des revenus consacrée à l'exploitation du chemin de fer, a reculé à 62,8%, le plus bas niveau jamais observé au CP. Selon le PDG, ce ratio aurait même baissé à 60,8%, n'eût été la charge liée à la rémunération à base d'actions.

C'est aussi en raison de cette charge que la cible de bénéfice par action a été ratée, étant donné que l'action du CP s'est appréciée d'une quarantaine de dollars en Bourse durant le trimestre, souligne Benoît Poirier, chez Desjardins.

Le CP s'attend par ailleurs à ce que le trimestre en cours génère sa meilleure performance financière jusqu'ici.

Le Canadien National (CN) a généré les plus forts revenus trimestriels de son histoire, au troisième trimestre. Ces revenus ont progressé de 16%, à 3,1 milliards de dollars, ce qui s'est révélé relativement conforme aux prévisions des analystes. La direction a publié ses résultats après la fermeture des marchés. L'action du CN s'était appréciée de 2% durant la journée à Toronto. Le ratio d'exploitation du CN, une mesure-clé de performance dans le secteur, s'est amélioré, reculant à 58,8%. Quant au bénéfice par action ajusté, il a avancé de 21%, à 1,04$.