Le groupe énergétique américain Chevron a dépassé les attentes des analystes au deuxième trimestre, bénéficiant de cessions d'actifs, alors que sa production a été affectée par la maintenance de certains puits pétroliers.

Entre avril et juin, le bénéfice net s'élève à 5,7 milliards de dollars (+5,6% sur un an). Ce résultat se traduit par un bénéfice par action hors éléments exceptionnels, la référence à Wall Street, de 2,98 dollars, soit 32 cents de mieux qu'attendu en moyenne par les analystes.

Ses revenus sont également ressortis meilleurs que prévu: le chiffre d'affaires est de 57,93 milliards de dollars, contre 56,93 milliards anticipés, selon un communiqué de l'entreprise.

Le trimestre passé «reflète de bonnes conditions de marché pour le brut même si certains de ces bénéfices ont été contrebalancés par des volumes de production faibles en raison de la maintenance prévue sur le site de Tengizchevroil au Kazakhstan», a résumé le PDG John Watson, cité dans le communiqué.

Les profits trimestriels du deuxième groupe pétrolier américain ont été gonflés par des cessions d'actifs.

Mi-juin, Chevron a vendu au gouvernement tchadien pour 1,3 milliard de dollars une participation de 25% qu'il détenait dans une concession pétrolière dans le pays.

La société américaine vient aussi de quitter la Lituanie, où elle a cédé ses actifs dans un projet d'exploration et d'extraction de gaz de schiste.

Mais comme son rival ExxonMobil la veille, Chevron voit sa production de pétrole et de gaz continuer à reculer même si c'est à un rythme plus lent.

Celle-ci a diminué de 1,2% sur un an à 2,55 millions de barils équivalents pétrole par jour. Elle était de 2,58 millions au deuxième trimestre 2013.

Ce niveau est en dessous des prévisions du groupe californien, qui veut produire 3,1 millions de barils équivalent pétrole par jour cette année jusqu'en 2017. Cet objectif reste pourtant d'actualité, a précisé le vice-président, George Kirkland, lors d'une conférence de presse avec les analystes.

La hausse de la production aux États-Unis, au Nigeria, au Brésil et en Argentine n'a pas pu compenser le déclin de certains puits et la maintenance prévue d'autres sites comme au Kazakhstan, explique Chevron.

Il a aussi interrompu sa production de gaz naturel liquéfié (GNL) en Angola (-15.000 barils par jour).

Le projet de GNL de Kitimat menacé

Pour le second semestre, Chevron, qui se repose sur des prix d'énergie élevés, espère une remontée de sa production grâce à ses projets en fin de développement.

La production devrait augmenter sur le site de Papa Terra au Brésil et sur deux autres puits dans le Golfe du Mexique (Caesar/Tonga), Tubular Bells et Jack/St. Malo, a promis le  vice-président.

Chevron compte surtout sur le projet de gaz naturel Gorgon à l'ouest de l'Australie, considéré comme l'un des plus importants sites de liquéfaction au monde. Il devrait commencer à l'exploiter d'ici mi-2015, selon M. Kirkland. Le coût de ce projet, d'une capacité de production de 15 millions de tonnes, devrait dépasser 50 milliards de dollars.

Interrogé sur la menace qui pèse sur le terminal d'exportation canadien de gaz naturel liquéfié de Kitimat en Colombie britannique après l'annonce du désengagement de son partenaire, la société américaine Apache Corp, M. Kirkland a déclaré: «il nous faut un nouveau partenaire». Il a toutefois exclu l'hypothèse que Chevron rachète les parts d'Apache (50%).

Les dépréciations d'actifs et les coûts de Chevron ont par ailleurs augmenté. Les dépenses liées à l'exploration ont par exemple plus que doublé sur le trimestre comparé à un an plus tôt à 694 millions de dollars.

Le groupe pétrolier a vu la rentabilité de sa branche production-exploration s'améliorer: le bénéfice a augmenté de 6,4% sur un an à 5,2 milliards de dollars.

Dans le raffinage et la distribution en revanche, le bénéfice a reculé de 6% à 721 millions de dollars.

À Wall Street, le titre a perdu 1,04% à 127,90 dollars.