Wall Street répond avec enthousiasme aux résultats trimestriels de Twitter (TWTR) publiés hier.

Vers 11h00, le titre de Twitter bondissait de 21,46% ou 8,28$ à 46,87$ au Nasdaq.

Le réseau social américain a rassuré au moins provisoirement Wall Street mardi soir avec une croissance plus forte que prévu de ses revenus et de son nombre d'utilisateurs, qui a fait grimper son cours de Bourse de presque 30%.

C'est la première fois depuis son entrée en Bourse en novembre 2013 que les résultats trimestriels du groupe sont bien accueillis.

Le cours de Twitter avait littéralement explosé durant les premières semaines, passant d'un prix d'introduction de 26 dollars le 7 novembre à un plus haut historique en clôture de 73,31 dollars le 26 décembre.

Le titre avait ensuite été lourdement sanctionné après la publication début février et fin avril de comptes trimestriels suscitant des doutes sur la capacité du jeune réseau à accélérer sa croissance.

Sur ce plan, Twitter a marqué des points mardi.

La société, qui n'a jamais dégagé un dollar de bénéfice depuis sa naissance en 2006, a certes encore essuyé une perte nette de 145 millions de dollars au deuxième trimestre, plus que triplée sur un an.

Mais son chiffre d'affaires a dépassé les attentes du marché et plus que doublé (+124%) à 312 millions de dollars, tout comme ses recettes publicitaires (+129% à 277 millions).

Twitter a aussi relevé sa prévision de chiffre d'affaires annuel, attendu désormais entre 1,31 et 1,33 milliard de dollars contre seulement 1,2 à 1,25 milliard auparavant.

Effet Mondial

Autre chiffre très surveillé par les analystes pour jauger la croissance du groupe, le nombre d'utilisateurs mensuels a augmenté un peu plus qu'attendu. Il atteignait 271 millions fin juin soit un gain de 16 millions depuis fin mars et de 30 millions depuis fin décembre.

Lors d'une téléconférence avec des analystes, le directeur général Dick Costolo a fait valoir que l'audience était probablement «deux à trois fois ça», car l'essentiel des contenus publiés sur le réseau sont publics et donc «des centaines de millions de visiteurs supplémentaires» les consultent sans se connecter officiellement.

Un autre indicateur important censé refléter l'intérêt pour le réseau, le nombre de consultations de la «timeline» (le fil où les abonnés lisent les messages d'autres utilisateurs) affiche une progression de 15% sur un an à 173 milliards, un rythme comparable à celui du premier trimestre.

Le cabinet de recherche Trefis avait toutefois prévenu lundi que la croissance de la base d'utilisateurs risquait d'être «temporaire», car liée à la coupe du monde de football.

«La compétition a stimulé l'activité sur Twitter et dans l'ensemble, 652 millions de tweets liés au Mondial de football 2014 ont été envoyés», écrivait Trefis.

Le Mondial s'est tenu de la mi-juin à la mi-juillet, donc son effet sera partagé entre les deuxième et troisième trimestres de Twitter, mais la croissance pourrait ralentir au quatrième, prévenait le cabinet.

«La coupe du monde a entraîné davantage d'engagement des utilisateurs existants, mais ce sont les changements dans les produits que nous avons faits au cours de l'année qui ont conduit à la croissance du nombre d'utilisateurs», a rétorqué Dick Costolo mardi soir.

Le Mondial a toutefois été l'occasion de tester des offres de contenus plus personnalisés et «complémentaires des matchs».

«Cela me donne confiance dans le fait que nous pouvons créer une bonne expérience pour l'utilisateur en organisant des contenus autour de (certains) thèmes et d'événements en direct», a noté Dick Costolo.

Twitter est «le réseau d'information en temps réel du monde», avec l'ambition d'atteindre «chaque personne sur la planète», a-t-il affirmé.

Twitter a également fait état d'une forte demande des annonceurs publicitaires autour du Mondial.

La société a fait beaucoup d'efforts ces derniers mois en ce domaine, avec de nouveaux outils pour les annonceurs ou encore des acquisitions comme celle annoncée début juillet de la société spécialisée dans le ciblage des publicités mobiles TapCommerce.

Le tout nouveau directeur financier Anthony Noto a aussi fait miroiter des tests de nouvelles publicités vidéo.