Le groupe agroalimentaire français Danone a confirmé vendredi ses objectifs pour l'année en dépit d'un bénéfice net en repli de près de 40 % au premier semestre, se montrant toujours confiant quant à une reprise dans les mois qui viennent.

Le résultat net part du groupe a en effet chuté de 37 % au premier semestre, à 608 millions d'euros (environ 880 millions de dollars), en raison notamment «d'une base de comparaison très élevée» car Danone avait réalisé en 2013 «une plus-value sur la cession de sa participation dans SNI, effectuée dans le cadre de la montée dans le capital de Centrale Laitière» au Maroc, rappelle-t-il.

Les ventes du deuxième trimestre se sont elles repliées de 5,5 % à 5,4 milliards d'euros, mais elles progressent de 2,3 % en données comparables. Sur les six premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires recule lui aussi de 5,3 % à 10,46 milliards, mais progresse de 2,2 % en données comparables.

Le premier semestre a été «pénalisé par les fortes bases de comparaison liées à la fausse alerte Fonterra, par l'inflation record du prix du lait (+18 % sur le semestre) et par la faiblesse des devises émergentes», justifie le groupe.

«Les résultats sont conformes à notre plan de marche» même «s'ils paraissent faibles», a commenté auprès de quelques journalistes Pierre-André Terisse, directeur général finances lors d'une conférence téléphonique.

Danone vise toujours «le retour à une croissance forte, durable et rentable à partir du second semestre», d'autant que la base de comparaison au second semestre sera plus favorable car l'alerte Fonterra s'est produite au cours du second semestre 2013, veut croire le directeur financier.

Le groupe maintient d'ailleurs dans la foulée ses objectifs de chiffre d'affaires en hausse de 4,5 % à 5,5 % en données comparables et d'une marge opérationnelle stable en 2014, à «plus ou moins 20 points de base».

Dans le détail, le chiffre d'affaires de la branche nutrition infantile continue de reculer (-13,6 %) au 2e trimestre, à 1,04 milliard (-9,2 % en données comparables), toujours plombé par la Chine après l'alerte au botulisme émise l'été dernier sur son fournisseur néo-zélandais Fonterra et qui s'est révélée infondée.

Depuis le marché chinois se reprend doucement: «la marque Nutrilon est en croissance rapide dans le segment ultra-premium, tandis que les premiers résultats de Dumex sont un peu en deçà des prévisions», commente le groupe.

Les ventes de produits laitiers frais reculent également de 7,8 % à 2,8 milliards (+2,4 % en données comparables), pénalisés notamment par le climat morose en Europe. Les eaux en revanche tirent leur épingle du jeu grâce notamment au «succès des aquadrinks Volvic Juicy ou Font Vella Levité» (ventes en hausse de 6,8 %, +13,1 % en données comparables, à 1,17 milliard).

En juin, le groupe avait annoncé qu'il allait fermer «à horizon mi-2015» trois usines de produits laitiers frais en Allemagne, en Italie et en Hongrie, ce qui entraînera la suppression de 325 postes.

Le groupe a par ailleurs lancé un projet «Danone 2020», visant à identifier les leviers de croissance interne afin de «construire un modèle de croissance à la fois fort et rentable», a annoncé Pierre-André Terisse.

L'Afrique est incontestablement un de ces nouveaux leviers de croissance. En juillet, le groupe a en effet annoncé poursuivre son développement sur le continent avec l'acquisition de 40 % du producteur laitier kényan Brookside.

Vendredi, le marché ne semblait pas surpris par cette publication: à 9 h 20, l'action Danone reculait de 0,46 % à 55,72 euros, quand le CAC perdait lui 0,85 %.

Enfin, le directeur général des finances a une nouvelle fois refusé de commenter les rumeurs sur une éventuelle cession de sa branche nutrition médicale.