Le groupe de défense américain Lockheed Martin (LMT) a relevé ses prévisions de bénéfices annuels mardi après un deuxième trimestre meilleur que prévu, soutenu par sa branche aéronautique.

Le bénéfice net trimestriel a augmenté de 3% à 889 millions de dollars.

Le bénéfice par action, qui sert de référence à Wall Street, est ressorti à 2,76 dollars soit 10 cents de mieux que la prévision moyenne des analystes.

Sur l'ensemble de l'année, le fabricant des avions de chasse F-16, qui produit aussi des satellites, des navires de guerre, des blindés ou des systèmes de missiles, vise désormais un bénéfice de 10,85 à 11,15 dollars par action, contre seulement 10,50 à 10,80 dollars espérés auparavant.

Il est aussi plus optimiste pour son bénéfice d'exploitation, attendu désormais entre 5,475 et 5,625 milliards de dollars (dont 2,858 milliards déjà engrangés au premier semestre) contre 5,250 à 5,400 milliards prévus jusqu'à présent.

Lockheed Martin a en revanche laissé inchangée sa prévision de chiffre d'affaires annuel, attendu entre 44 et 45,5 milliards de dollars, après 45,4 milliards l'an dernier, pour des nouvelles commandes de 41,5 à 43 milliards.

Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires a reculé de 0,9% à 11,3 milliards de dollars. Le repli reste malgré tout moins fort qu'anticipé par le marché, dont le consensus était de seulement 11,1 milliards.

Les ventes de Lockheed Martin continuent de subir la pression des efforts de maîtrise des dépenses pour la défense du gouvernement américain, qui, lui, fournit 80% de son chiffre d'affaires.

«L'objectif est clairement d'être plus haut» pour la part de l'activité réalisée à l'international, a d'ailleurs rappelé le directeur financier, Bruce Tanner, lors d'une téléconférence avec des analystes, jugeant possible qu'en fin d'année «30% du carnet de commandes soit à l'international».

«C'est là où sont les opportunités de croissance pour nous», a insisté la PDG Marillyn Hewson.

Le groupe compense aussi avec des réductions de coûts (il avait notamment annoncé fin 2013 la fermeture de quatre usines aux États-Unis et 4000 suppressions d'emplois), ce qui lui permet de maintenir ses marges.

Volumes accrus pour le F-35 

La plupart des analystes mettent la bonne surprise du trimestre sur le compte de la division aéronautique.

Cette branche, la plus grosse du groupe, est aussi la seule à avoir enregistré ce trimestre une croissance de son chiffre d'affaires (+13% à 3,9 milliards de dollars) et de son bénéfice d'exploitation (+11% à 453 millions).

Lockheed a profité notamment de volumes de production accrus pour le nouveau programme d'avions de combat F-35, le plus coûteux programme d'armement jamais réalisé aux États-Unis.

Mme Hewson a d'ailleurs indiqué mardi un accord-cadre pour tenter de réduire les coûts de production, et donc le prix final de l'avion.

Outre son coût et de nombreux retards, le programme a aussi souffert d'une interdiction provisoire de vol pour des raisons de sécurités après un incendie fin juin à bord d'un des appareils. Le F-35 a du coup manqué le salon aéronautique de Farnborough mi-juillet, où il devait faire ses débuts européens.

Dans les autres divisions, au mieux le chiffre d'affaires stagne comme dans les «systèmes de mission et d'entraînement» (1,8 milliard de dollars de ventes), ou il recule, de 7% dans les missiles (à 1,9 milliard de dollars), de 8% dans les systèmes d'information (1,9 milliard) et même de 11% dans les systèmes spatiaux (à 1,8 milliard).

Autre bémol souligné par les analystes de Sterne Agee: Lockheed Martin a suspendu ses rachats d'actions au deuxième trimestre «pour évaluer ses obligations en termes de retraite» pour ses salariés, alors qu'il est en train d'en modifier le fonctionnement de ses fonds de pension. Les rachats d'actions devraient toutefois reprendre au troisième trimestre.

À Wall Street, le titre Lockheed Martin gagnait 2,48% à 167,03 dollars vers 13 h 55.