Le PC n'est pas à l'agonie: tel est le message envoyé mardi par le géant américain Intel en relevant ses prévisions annuelles après des ventes trimestrielles solides de ses puces informatiques destinées aux PC.

«Nos résultats du deuxième trimestre montrent la force de notre stratégie consistant à étendre notre technologie dans le 'cloud' (informatique dématérialisée), les PC et les objets connectés», s'est réjoui le directeur général Brian Krzanich, en présentant les comptes aux analystes.

Les recettes tirées des PC, l'activité historique, ont progressé de 6,2% sur un an à 8,7 milliards de dollars, tandis que la division de centres de données (cloud) a vu ses revenus augmenter de 19,2% sur un an à 3,50 milliards de dollars. La division Objets connectés a vu son bénéfice grimper de 24% à 539 millions de dollars.

Ces performances se sont traduites par un chiffre d'affaires global de 13,8 milliards de dollars, soit le haut de la fourchette de 13,4 à 14 milliards de dollars annoncée précédemment.

Le spécialiste des microprocesseurs semble avoir arrêté l'hémorragie dans les PC, de loin le premier contributeur aux ventes.

Il le doit en grande partie à la décision du fabricant des logiciels américain Microsoft de ne plus fournir depuis fin avril d'assistance technique pour la version XP de son célèbre système d'exploitation Windows, sortie en 2001, selon les analystes. Cette mesure a incité de nombreux utilisateurs à renouveler leurs ordinateurs, en particulier dans les entreprises.

Les ventes de tablettes, qui avaient supplanté les ordinateurs dans le coeur des consommateurs, sont aussi en train de ralentir modérément, selon une étude du cabinet Gartner.

«Nous nous attendons à ce que le marché des PC continue de croître au moins lors des trois prochains trimestres, car les renouvellements et achats de nouveaux ordinateurs vont se poursuivre, alors que le marché des tablettes est arrivé à saturation», a commenté Jack Gold, analyste chez J.Gold Associates.

Le bénéfice net d'Intel a bondi de 40% sur un an à 2,8 milliards de dollars, ce qui se traduit par un bénéfice hors éléments exceptionnels de 55 cents, au-dessus des 52 cents attendus.

La marge brute a, elle, augmenté à 64,5%, contre 59,6% lors des trois premiers mois de l'année. C'est mieux que les 64% qu'il prévoyait.

À Wall Street, l'action Intel grimpait de 4,13% à 33,02 dollars vers 19h00 dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.

20 milliards de dollars de rachats d'actions

«C'est un très bon trimestre», estime la banque Jefferies dans une note. «Intel n'a pas décroché dans un marché en pleine mutation», surenchérit M. Gold.

Le groupe informatique, dont les composants sont utilisés dans la plupart des équipements électroniques, se paie même le luxe de relever ses prévisions annuelles.

Il s'attend désormais à une marge brute pour l'ensemble de l'année à 63% contre 61% précédemment, et à une hausse d'environ 5% sur un an de son chiffre d'affaires, contre une progression de 3,5% anticipée par les marchés.

Sur le seul troisième trimestre, Intel mise sur un chiffre d'affaires à 14,4 milliards de dollars, «avec 500 millions de dollars en plus ou en moins». C'est au-dessus des 14,02 milliards de dollars escomptés par les investisseurs.

Signe de sa confiance retrouvée, Intel va redistribuer son trésor de guerre à ses actionnaires via un nouveau programme de rachats d'actions de 20 milliards de dollars.

S'il ne donne pas le calendrier de cette opération, Intel indique qu'il va déjà procéder à environ 4 milliards de dollars de rachats au troisième trimestre et qu'il en fera d'autres lors des trois derniers mois de l'année.

Seule fausse note dans cette partition bien répétée: le mobile.

Intel reste à la traîne dans ce créneau où les fabricants de tablettes lui préfèrent les puces fabriquées notamment par la société britannique ARM Holdings. Ses revenus ont chuté de 83% à 51 millions de dollars dans cette activité en un an.