Alors que la spéculation entourant le marché où sera réalisée la prochaine acquisition de Couche-Tard (T.ATD.B) continue, la direction de l'entreprise lavalloise a rappelé hier que la prochaine transaction pourrait bien être bouclée ici au Canada.

«N'oubliez pas le marché canadien», a lancé le chef des finances, Raymond Paré, durant la conférence téléphonique organisée en après-midi en marge de la présentation de la plus récente performance trimestrielle.

«Le Canada peut aussi être un marché intéressant pour réaliser des acquisitions», a-t-il dit, rappelant que Couche-Tard a toujours à l'étude des dossiers d'importances différentes.

Au sujet du marché asiatique, le chef des opérations, Brian Hannasch, qui répondait aux questions en compagnie de Raymond Paré, a souligné qu'il s'agissait d'un gros marché en croissance et qu'à court terme, Couche-Tard entend continuer d'y faire grandir sa marque avec ses partenaires. «Nous allons agir avec prudence et nous donner le temps de bien comprendre le marché asiatique avant d'aller plus loin.»

La question sur l'Asie a été posée par l'analyste David Hartley, de la firme Credit Suisse, qui a publié vendredi dernier un rapport dans lequel il mentionnait qu'il faut garder en tête que la pétrolière chinoise Sinopec souhaite se départir d'une participation dans ses dépanneurs. «La filiale Circle K, de Couche-Tard, pourrait être impliquée dans une telle incursion en Asie», écrit l'analyste en prenant bien soin d'ajouter qu'une transaction avec Sinopec risquerait d'être hors de prix et potentiellement très risquée.

Le fondateur de Couche-Tard, Alain Bouchard, a participé à la conférence téléphonique, mais a laissé Raymond Paré et Brian Hannasch répondre à toutes les questions.

Profits inférieurs aux attentes

En matinée, Alimentation Couche-Tard a dévoilé des profits inférieurs aux prévisions des analystes pour le quatrième trimestre de son exercice financier, mais des revenus supérieurs aux attentes.

La chaîne de dépanneurs de Laval, qui publie ses résultats en dollars américains, a généré des profits par action ajustés de 22 cents, en hausse par rapport aux 20 cents d'il y a un an, mais les analystes s'attendaient à 26 cents.

La rentabilité a notamment souffert d'une diminution de la marge sur le carburant aux États-Unis et des dépenses encourues pour supporter la croissance des ventes.

Le chiffre d'affaires des mois de février, mars et avril a atteint 8,95 milliards, alors que le marché prévoyait 8,75 milliards. Pour la même période, les revenus de Couche-Tard s'étaient élevés à 8,77 milliards il y a un an.

Peut-être plus important cependant, les ventes de marchandises par magasin comparable montrent des hausses aux États-Unis (4,4%), en Europe (2,5%) et au Canada (1,6%). Le volume de carburant par magasin comparable est aussi en progression partout (2,8% aux États-Unis, 3,2% en Europe, 1,7% au Canada).

Hausse du dividende

Le bilan financier est suffisamment solide pour permettre de bonifier le dividende pour la troisième fois au cours des quatre derniers trimestres. Le dividende trimestriel est relevé de 20%. Si le dividende atteint maintenant 4 cents par action, il procure encore un modeste rendement de 0,5%.

«La performance trimestrielle continue de montrer une solide amélioration opérationnelle», a commenté l'analyste Irene Nattel, de RBC.

Par ailleurs, l'objectif de synergies annuelles de 150 à 200 millions pour Statoil Fuel&Retail d'ici la fin de l'an prochain est maintenu.

Des synergies et réductions de coûts avant impôts de 21 millions ont été dégagées pendant le trimestre, ce qui porte le total à 85 millions depuis la transaction.

Ces synergies et réductions de coûts proviennent notamment de la diminution des dépenses liée au fait que Statoil Fuel&Retail n'est plus une entreprise publique, de la renégociation d'ententes avec des fournisseurs et de la restructuration de certains départements.

L'action de Couche-Tard a cédé 1,70% hier pour clôturer à 28,85$ à la Bourse de Toronto. Le titre s'est replié de 6% depuis le fractionnement trois pour un survenu le 23 avril.

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RÉSULTATS EN BREF

[T4 2014 | T4 2013]

Revenus : 8,9 milliards | 8,7 milliards

Bénéfice brut ajusté : 300 millions | 307 millions

Bénéfice par action : 22 cents | 20 cents

[Exercice 2014 | Exercice 2013]

Revenus : 37,9 milliards | 35,5 milliards

Bénéfice brut ajusté : 1,59 milliard | 1,38 milliard

Bénéfice par action : 1,35$ | 1,11$

*En dollars américains