La Banque Nationale (T.NA) s'attend à un climat d'affaires plus sain pour le reste de l'année 2014 puisque l'élection provinciale québécoise est chose du passé et qu'un gouvernement majoritaire a été élu à l'Assemblée nationale.

Même si ses résultats du deuxième trimestre n'ont pas été aussi bons que ceux des autres banques canadiennes, l'institution financière établie à Montréal s'est montrée optimiste, mercredi, en raison d'une augmentation significative des exportations vers les États-Unis.

«Avec un gouvernement majoritaire au Québec, un taux de change favorable ainsi que de meilleures conditions météorologiques, nous sommes confiants de prendre notre erre d'aller pour la deuxième moitié de l'exercice financier», a souligné son président et chef de la direction, Louis Vachon.

Pour la période terminée le 30 avril dernier, la croissance de la Banque Nationale a principalement été générée par certaines acquisitions ainsi que par son secteur de la gestion de patrimoine.

Questionné par les analystes au cours d'un appel téléphonique, M. Vachon a néanmoins reconnu que la dernière campagne électorale québécoise avait eu un «certain impact» sur son secteur des marchés financiers, entre autres.

«La province a été moins active en ce qui a trait aux marchés financiers», a-t-il dit.

La sixième plus grande banque au Canada a dépassé de justesse les attentes des analystes en dévoilant mardi soir un bénéfice net de 362 millions de dollars, ou 1,01 $ par action, en plus de relever de quatre cents son dividende sur ses actions ordinaires.

Au deuxième trimestre de 2013, les profits de l'institution avaient été de 417 millions de dollars, ou 1,20 $ par action.

En excluant les éléments non récurrents, la Banque Nationale a engrangé un bénéfice de 375 millions de dollars, ou 1,05 $ par action, en hausse de 7 % par rapport à 352 millions de dollars, ou 1 $ par action, au même moment l'an dernier.

Les analystes sondés par Thomson Reuters s'attendaient à un bénéfice ajusté par action de 1,04 $. La Banque Nationale a cependant raté la cible quant à ses revenus, qui ont fléchi de 8 % pour s'établir à 1,27 milliard de dollars, alors que les analystes s'attendaient à 1,34 milliard de dollars.

En avril, à l'occasion de l'assemblée annuelle des actionnaires à Calgary, M. Vachon avait affirmé que le nouveau gouvernement libéral devait immédiatement rétablir un «climat de confiance» au Québec afin de renverser deux années de confiance en baisse ayant nui à la croissance économique de la province.

Le dirigeant de l'institution financière avait rappelé que la réputation du Québec en avait pris pour son rhume depuis 2012 en raison des scandales survenus dans l'industrie de la construction, les grèves étudiantes ainsi que le débat entourant le projet péquiste de charte des valeurs.

Selon John Aiken, analyste de la banque Barclays, les performances de la Nationale ont été en-deçà de celles de ses concurrentes canadiennes même si l'institution a été en mesure de contrebalancer un recul dans son secteur des marchés financiers par une hausse dans celui de la gestion de patrimoine.

«Toutefois, un déclin modeste sur ses marges des intérêts nets ne se compare pas très bien avec les profits rapportés jusqu'ici, même si la Banque Nationale a été l'une des seules à rehausser son dividende au cours de ce trimestre», écrit-il dans un rapport.

M. Aiken s'attend toutefois à ce que la Nationale rattrape le terrain perdu par rapport aux autres banques canadiennes, notamment en raison d'une performance supérieure à la moyenne de son portefeuille de prêts.

À la Bourse de Toronto, le titre de la Banque Nationale a clôturé en recul de 1,17 $, ou 2,49 %, à 45,86 $.