Le géant pétrolier britannique BP (BP) a vu son bénéfice net chuter au premier trimestre mais a séduit les investisseurs en augmentant son dividende et en promettant de nouveaux rachats d'actions.

Sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice net de BP a été divisé par près de cinq, s'inscrivant à 3,53 milliards de dollars US contre 16,86 milliards au premier trimestre 2013, période qui avait bénéficié d'un gain de 12,5 milliards de dollars découlant de la cession de TNK-BP.

TNK-BP, coentreprise détenue par BP et un groupement de milliardaires russes, a été rachetée pour 55 milliards de dollars par le russe Rosneft. Outre la part en argent, BP a obtenu près de 20% du capital de Rosneft dans le cadre de cette opération.

BP a également été pénalisé par une dépréciation de 521 millions de dollars liée à sa décision de ne pas développer le gisement de schiste d'Utica aux États-Unis.

Si les analystes s'attendaient à une chute du bénéfice de BP en raison de la comparaison défavorable avec le premier trimestre 2013, les résultats du groupe sont largement inférieurs à leurs attentes.

Le bénéfice ajusté («replacement cost profit»), indicateur clé pour le secteur car il exclut les variations de stocks d'hydrocarbures et les éléments exceptionnels, est ressorti à 3,23 milliards (-23,5%) alors que les analystes misaient sur 5,42 milliards, selon un consensus établi par Dow Jones Newswires.

La production du groupe a en outre reculé de 8,5% à 2,13 millions de barils par jour et BP s'attend à ce qu'elle diminue encore au deuxième trimestre.

Malgré la baisse des résultats, le groupe a annoncé une hausse de 8,3% de son dividende trimestriel, à 9,75 cents, et a promis qu'il allait lancer de nouveaux rachats d'actions.

«Aux côtés d'une croissance progressive du dividende, nous comptons utiliser notre argent pour soutenir la distribution aux actionnaires à travers des rachats d'actions ou d'autres mécanismes», a indiqué son directeur général, Bob Dudley.

Le groupe pourra utiliser pour cela le produit de ces cessions d'actifs. En octobre, BP avait annoncé son intention de vendre d'ici fin 2015 quelque 10 milliards de dollars d'actifs en plus des 38 milliards déjà vendus pour faire face aux conséquences financières de la marée noire de 2010 dans le golfe du Mexique.

Quelque 3 milliards de dollars d'actifs sur cet objectif de 10 ont déjà été vendus.

De quoi relancer la distribution aux actionnaires alors que le programme de rachats d'actions de 8 milliards de dollars annoncé en mars 2013 est quasiment épuisé, 7,6 milliards ayant été dépensés.

À la Bourse de Londres, ces annonces soutenaient le titre et BP prenait 1,35% à 494,95 pence, vers 8h00 (heure de Montréal), dans un marché en hausse de 0,75%.

«Une fois les soucis en Russie et aux États-Unis mis de côté, les investisseurs se concentrent sur les aspects positifs et la hausse de 8% du dividende ainsi que la promesse de rachats d'actions a remonté le moral» des marchés, a commenté Mike McCudden d'Interactive Investor.

Confiant d'atteindre les dix objectifs fixés en 2011 pour 2014, Bob Dudley a jugé que le premier trimestre, marqué par une forte croissance du flux de trésorerie et de nouveaux succès dans l'exploration, avait constitué «un solide début pour 2014».