Le fabricant américain de photocopieurs Xerox (XRX), en plein recentrage sur les services, espérait bénéficier de la réforme de l'assurance-santé aux États-Unis, mais ses investissements en ce domaine pèsent pour l'instant sur ses marges.

Le groupe a revu mardi sa prévision de résultat annuel à la baisse, invoquant «les coûts croissants de la mise en place de la réforme de l'assurance-santé».

Il a prévenu que les marges de ses activités de services allaient en conséquence être plus faibles que prévu et que cela se traduirait à l'échelle du groupe par un bénéfice par action ajusté annuel de 1,07 à 1,13 dollar, contre 1,10 à 1,16 dollar espérés jusqu'ici.

La prévision moyenne des analystes était pour l'instant tout en haut de cette fourchette, à 1,13 dollar.

Xerox avait déjà souligné lors de l'annonce de ses résultats annuels qu'il voyait beaucoup de potentiel dans le domaine de la santé et la mise en place de plateformes internet locales dans le cadre de la réforme de la couverture maladie aux États-Unis. Il avait toutefois reconnu que ses investissements sur ce créneau pesaient sur ses marges.

Cela s'est confirmé sur les trois premiers mois de l'année: le bénéfice net a reculé de 4% à 281 millions de dollars, et le chiffre d'affaires de 2% à 5,1 milliards de dollars.

Les revenus ont stagné à 2,9 milliards de dollars dans les services et baissé de 4% à 2 milliards de dollars dans la deuxième grande branche d'activité, le traitement de documents, à la traîne depuis déjà plusieurs trimestres.

Xerox a réussi à améliorer sa marge d'exploitation dans le traitement de documents au premier trimestre, à 12,2% contre 8,8% un an plus tôt.

«Mais ces gains ont été annulés par des investissements plus élevés que prévu dans nos activités de services gouvernementaux de santé, car nous mettons en place de nouvelles plateformes pour (l'assurance aux plus démunis) Medicaid et la couverture santé», a souligné la PDG du groupe, Ursula Burns.

La marge d'exploitation dans les services a été ramenée en un an de 9,3% à 8,6%.

Le bénéfice ajusté par action pour l'ensemble du groupe a quand même dépassé de 3 cents la prévision moyenne des analystes, à 27 cents.

Xerox vise toutefois moins qu'espéré pour le deuxième trimestre: 25 à 27 cents quand le consensus du marché est pour l'instant à 28 cents.

Le relèvement de 500 à 700 millions de dollars du montant minimum des rachats d'actions envisagés cette année n'a pas suffi à rassurer Wall Street: l'action Xerox perdait 2,44% à 11,19 dollars vers 10h00.

Xerox traverse actuellement une longue phase de restructuration, passant notamment par des réductions d'effectifs: il a passé dans ses comptes du premier trimestre une charge de 28 millions de dollars correspondant à des indemnités de licenciement pour 1.250 salariés dans le monde.

Avec l'impact d'autres départs non remplacés et des opérations de cessions-acquisitions, les effectifs ont été réduits au total de 1700 personnes en trois mois, pour atteindre 141 400 fin mars.

Xerox indique avoir décidé durant le trimestre de cesser une activité dans les services en Amérique latine. Il avait également annoncé l'an dernier la cession de ses activités de papier en Amérique du Nord et en Europe.