Bank of America (BAC) est tombée dans le rouge au premier trimestre du fait d'une charge exceptionnelle de 6 milliards de dollars inscrite dans les comptes pour régler des litiges remontant à la crise financière.

Cette contre-performance s'est traduite par un résultat courant par action, référence à Wall Street, négatif de 5 cents, là où les analystes s'attendaient à un bénéfice de 5 cents.

La deuxième banque américaine en termes d'actifs a accepté de payer le 26 mars 9,5 milliards de dollars aux agences de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac pour solder un énième litige immobilier.

La plupart des contentieux qui plombent Bank of America impliquent sa filiale Countrywide, qui était devenue l'un des symboles des dérives du secteur financier pour avoir vendu des milliers de prêts à des ménages insolvables (prêts subprime).

La facture liée aux errements de Bank of America dans l'immobilier se chiffre désormais à une trentaine de milliards de dollars.

Toujours en mars, Bank of America a aussi accepté de payer un total de 25 millions de dollars, dont 10 millions versés par son ex-patron Kenneth Lewis, pour obtenir l'abandon de poursuites des autorités qui accusaient la banque et ses dirigeants d'avoir caché ou présenté de manière trompeuse des prévisions financières durant les préparatifs de la fusion avec Merrill Lynch. Celle-ci était alors plombée par ses paris risqués dans les crédits immobiliers à risque (subprime).

L'action baissait de 0,24% à 16,35 dollars dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance à la Bourse de New York.

Ces charges ont complètement relégué en second plan un chiffre d'affaires ressorti meilleur que prévu à 22,8 milliards de dollars (en baisse de 3% sur un an), contre 22,3 milliards attendus.

La banque a aussi enregistré une amélioration de la qualité de crédit, avec une baisse des provisions pour pertes liées aux prêts diminuées de 812 millions de dollars à 140 millions en un an.

Autre élément positif: les revenus des activités obligataires, de changes et de matières premières (FICC) ou «Revenus Fixes», vache à lait des banques depuis la crise, ont baissé de seulement 2% à 3 milliards de dollars, alors qu'ils avaient plongé chez ses rivales JPMorgan Chase et Citigroup.