Le groupe pharmaceutique suisse Roche (RHHBY) a vu ses ventes se tasser au premier trimestre en raison de l'impact négatif des devises, malgré une solide performance de ses médicaments phares et des débuts prometteurs pour ses nouveaux traitements pour le cancer du sein.

Sur les trois premiers mois de l'année, son chiffre d'affaires est ressorti en baisse de 1% à 11,4 milliards de francs suisses (9,4 milliards d'euros), a indiqué le groupe bâlois dans un communiqué.

Roche, le numéro un mondial de l'oncologie, a évoqué en particulier l'impact du dollar américain et du yen japonais mais aussi de toutes les monnaies d'Amérique Latine.

Hors variations de changes, les ventes sont toutefois ressorties en hausse de 5% par rapport à la période correspondante de l'an passé.

Ces chiffres s'inscrivent toutefois très légèrement au-dessus des attentes des marchés, en particulier pour sa division Pharma, la plus importante en termes de contribution aux recettes.

Dans cette division, elles se sont établies à 9 milliards de francs suisses, alors que les analystes interrogés par l'agence AWP les attendaient à 8,9 milliards. Pour l'ensemble du groupe, les analystes tablaient sur un chiffre d'affaires de 11,4 milliards de francs suisses.

À 10h05, le titre cédait une partie de ses gains initiaux, s'inscrivant en hausse de 0,59% à 255,70 francs suisses alors que l'indice SMI progressait de 0,21%.

Bien que les ventes de la division Pharma aient glissé en terrain négatif une fois converties en franc suisses, elles ont progressé de 4% en devises locales, grâce à la demande d'anticancéreux.

La croissance a été portée par ses trois médicaments vedettes dont le chiffre d'affaires dépasse le milliard de dollars, en particulier par l'Avastin dont les ventes ont augmenté de 9%, notamment grâce à son utilisation croissante aux États-Unis pour traiter le cancer du colorectal et à une demande accrue en Europe pour le cancer de l'ovaire.

La croissance de ses médicaments phares a permis de compenser le recul de Xeloda, un agent chimiothérapique dont les ventes ont chuté de 19% avec l'arrivée à échéance du brevet et la concurrence de génériques aux États-Unis et en Europe.

Severin Schwan, le directeur général, a par ailleurs mis en lumière l'accueil favorable réservée à Perjeta et Kadcyla, deux médicaments lancés récemment pour traiter une forme agressive de cancer du sein.

Au premier trimestre, les ventes de Perjeta se sont montées à 178 millions de francs suisses, un niveau qu'Andrew Weiss, analyste chez Vontobel, a qualifié de «stupéfiant», ses estimations se situant à 133 millions de francs suisses. Il a également jugé solides celles de Kadcyla, à 102 millions de francs, bien que celles-ci soient légèrement inférieures à ses prévisions.

Les ventes de Tamiflu ont quant à elles grimpé de 9% à 344 millions de francs suisses. L'efficacité du traitement a récemment été remise en cause par un groupe d'experts de la collaboration Cochrane Collaboration, une organisation internationale indépendante, qui estime que son effet est tout au plus modeste. Le groupe suisse réfute cependant vigoureusement ces conclusions.

La division Diagnostics a quant à elle affiché une croissance de 7% à taux de change constants.

Le groupe a confirmé ses prévisions pour l'ensemble de l'année. Pour 2014, il table sur une croissance des ventes à taux de change constant dans le bas à milieu de fourchette, ce qui correspond à une croissance de l'ordre de 0 à 5%.

«Cela nous semble réalisable compte tenu du début solide de la société pour 2014», a jugé Rainer Skierka, analyste chez J. Safra Sarasin, dans une note de recherche.

Le groupe a également dit tabler sur une nouvelle augmentation du dividende, ce que l'analyste considère comme «un autre signal positif important».