Transat A.T. (T.TRZ.B) affirme que le recul du huard annule tout gain financier qui pourrait résulter de l'augmentation du nombre de Canadiens qui rendent dans le Sud afin d'échapper aux rigueurs d'un hiver particulièrement rude.

Le transporteur aérien et voyagiste montréalais a indiqué jeudi que l'importante perte de valeur de la devise en décembre et janvier avait accentué ses pertes au premier trimestre et qu'elle se ferait sentir jusqu'à la fin de l'hiver, une période clé de son exercice financier.

Transat a annoncé avoir enregistré une perte nette attribuable aux actionnaires de 25,6 millions, ou 67 cents par action, au cours de la période de trois mois terminée le 31 janvier, comparativement à une perte nette de 15,1 millions, ou 39 cents par action, lors du même trimestre un an auparavant.

Les revenus ont augmenté de 5,1 %, à 847,2 millions de dollars, contre 805,7 millions un an plus tôt.

Abstraction faite des éléments non récurrents, Transat a subi au premier trimestre une perte ajustée après impôts de 23,3 millions de dollars, ou 60 cents par action, comparativement à une perte ajustée de 21,6 millions, ou 56 cents par action, il y a un an.

Les analystes s'attendaient en moyenne à une perte ajustée de 45 cents par action.

À la suite de l'annonce de ses résultats financiers, Transat a vu ses actions piquer du nez à la Bourse de Toronto. Elles ont finalement clôturé à 9,10 $, en baisse de 1,91 $, soit plus de 17 %, après avoir reculé plus tôt dans la séance jusqu'à 8,02 $.

Transat a expliqué que la baisse du dollar canadien avait entraîné une hausse de ses charges opérationnelles de 2,7 %, soit 14 millions de dollars, essentiellement en frais d'hôtel et de carburant, largement payés en dollars américains.

«Nous aurions réduit nos pertes de moitié» sans la chute du huard, a déclaré le président et chef de la direction de la société, Jean-Marc Eustache.

Par ailleurs, Transat a dit s'attendre à ce que ses résultats financiers du deuxième trimestre soient inférieurs à ceux de l'an dernier, malgré l'entrée en vigueur, le 27 janvier, d'une surcharge de 35 $ liée à la devise ajoutée aux forfaits de vacances, une mesure qui pourrait générer des revenus de 10,5 millions de dollars durant l'hiver.

Si le dollar demeure à sa valeur actuelle, la société prévoit que ses coûts grimperont de 3,7 % et atteindront 40 millions de dollars pour les deux premiers trimestres. L'impact sur les bénéfices devrait toutefois être mitigé par les hausses des tarifs, comme cela a été le cas au premier trimestre.

M. Eustache a indiqué que la surcharge n'avait pas affecté à la baisse la demande des consommateurs, en particulier en cette période de l'année pendant laquelle les gens souhaitent se rendre au soleil.

«Il est évident que plus il fait froid et plus il neige (...) plus les gens veulent partir», a-t-il affirmé à des journalistes au terme de l'assemblée annuelle de l'entreprise.

«Pire est l'hiver, plus je suis heureux», a-t-il ajouté à la blague.

La surcharge demeurera en vigueur durant l'été sur les forfaits des destinations soleil et les billets d'avion sans réservation d'hôtel à destination de la Floride. Elle ne s'appliquera toutefois pas aux voyages en Europe.

David Tyerman, de Canaccord Genuity, a estimé que la performance de Transat demeurait largement inférieure à son potentiel.

Transat A.T., qui compte environ 6500 employés, est un voyagiste international intégré qui compte des destinations dans plus de 60 pays, principalement en Europe, dans les Caraïbes, au Mexique et dans le bassin méditerranéen. L'entreprise exploite le transporteur Air Transat.