Le cimentier français Lafarge s'est déclaré mercredi confiant pour 2014 en tablant sur une hausse de 2 à 5% de la demande de béton et sur une stabilisation du marché européen, malgré l'impact des effets de change qui affectent son activité.

«Nous commençons l'année 2014 plus déterminés que jamais et avec une confiance renforcée», a assuré le PDG Bruno Lafont, lors d'une conférence de presse après la publication des résultats annuels du groupe.

«Entre la montée en puissance de l'innovation, la baisse des coûts, la réduction de la dette et un environnement économique qui devrait être plus favorable, nous avons beaucoup d'indicateurs au vert», s'est-il félicité.

Le patron du groupe du cimentier français table cette année sur une «croissance globale comprise entre 2 et 5%» de la demande de ciment, «soit une bonne progression par rapport à ce que nous avons connu depuis 2008».

Il s'attend à ce que la croissance du groupe soit soutenue cette année par la poursuite de la reprise aux États-Unis et le «dynamisme» des pays émergents.

Et il anticipe également une stabilisation de la demande en Europe, qu'il n'hésite pas à présenter comme «un énorme progrès par rapport aux années précédentes».

Des perspectives qui l'ont conduit à confirmer les objectifs 2014 du groupe: réduire son endettement à 9 milliards d'euros, avec un an d'avance sur le programme prévu, et générer 600 millions d'euros d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) additionnels.

Même si les indicateurs sont au vert en ce début d'année, Lafarge est toujours affecté par les taux de change de l'euro, par rapport au dollar et aux monnaies des pays émergents. «Leur impact sera encore significatif en 2014, notamment en début d'année», a anticipé M. Lafont.

L'an dernier, les effets de change ont eu un impact de 6% sur le chiffre d'affaires, qui a cédé 4% à 15,2 milliards d'euros. À taux de change constants, les ventes du groupe ont gagné 2% en 2013.

«Investissements ciblés»

L'excédent brut d'exploitation (EBITDA) a également subi les conséquences de l'euro fort, en reculant de 9% à 3,1 milliards d'euros. Hors effets de change, il a toutefois progressé de 2%.

Dans ce contexte, Lafarge est parvenu à dégager en 2013 un bénéfice net de 601 millions d'euros, grâce aux plus-values réalisées lors de cessions d'actifs l'année dernière.

Une performance en dessous du consensus Dow Jones, effectué auprès de 22 analystes, qui tablait sur 644 millions d'euros, mais en ligne avec celui du fournisseur de données boursières FactSet, réalisé auprès de 21 analystes. Le bénéfice a bondi de 65% par rapport au 365 millions de l'année précédente.

L'an dernier, Lafarge a dépassé son objectif opérationnel en dégageant 670 millions d'euros d'EBITDA additionnels, 20 millions de plus que prévu.

En revanche, il a raté de peu son objectif de faire passer son endettement sous la barre des 10 milliards d'euros à la fin de l'année dernière. Il s'élevait à 10,3 milliards au 31 décembre mais le groupe rappelle avoir sécurisé 380 millions d'euros grâce à des cessions déjà réalisées en fin d'année.

Lafarge a annoncé début janvier la vente de cinq carrières de granulats aux États-Unis au groupe américain Bluegrass Materials sur la base d'une valeur d'entreprise de 235 millions d'euros. Fin 2013, il avait achevé son désengagement dans le plâtre en Europe en Amérique du Sud en cédant sa participation au groupe belge Etex pour 145 millions d'euros.

«Nous sommes déjà en route» vers l'objectif de désendettement, a affirmé M. Lafont, dont le groupe souhaite retrouver le statut d'«investment grade» auprès des agences de notation, ce qui lui donnerait «plus de souplesse» pour accéder aux marchés financiers.

Pour 2014, le groupe prévoit des investissements «organiques ciblés» et envisage notamment d'augmenter sur quatre ans sa capacité de production en Afrique subsaharienne de dix millions de tonnes, contre 20 millions actuellement, notamment au Nigeria, en Tanzanie et en Zambie. Le montant des investissements prévus s'élève à 1,1 milliard d'euros.

Il proposera à ses actionnaires un dividende d'un euro par action, sans changement par rapport à l'année précédente.

À la Bourse de Paris, les marchés ont salué la performance du groupe et ses perspectives. À la mi-journée, le titre gagnait 2,79% à 54,07 euros, après avoir pris plus de 4% à l'ouverture, dans un marché en léger recul (-0,24%).