Le nouveau régime forestier québécois a de nouveau été la cible du président et chef de la direction de Tembec (T.TMB), James Lopez, qui a réitéré jeudi que cette politique minait la concurrence des entreprises forestières et du secteur des pâtes et papiers.

Plus tôt cette semaine, en conférence de presse à Montréal, M. Lopez et d'autres dirigeants d'entreprises s'étaient plaints que le régime forestier, en vigueur depuis le 1er avril dernier, ait fait grimper les coûts de 20%.

À l'occasion d'une conférence téléphonique concernant les résultats trimestriels de Tembec, jeudi, M. Lopez ne s'est pas montré encouragé par les discussions entre le gouvernement du Québec et l'industrie forestière.

«Je suis prudemment optimiste de voir le gouvernement bouger», a-t-il dit.

Ces commentaires du dirigeant de Tembec survenaient au premier jour du Rendez-vous national de la forêt québécoise, à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean.

«Le dialogue (entre les deux parties) doit être ouvert, a affirmé M. Lopez. Les entreprises établies au Québec font face à de nombreux défis en raison de cette nouvelle politique concernant la forêt.»

Il ne s'est cependant pas avancé à commenter les discussions qui ont lieu à ce Rendez-vous.

La lumière au bout du tunnel

M. Lopez estime également que le projet de modernisation de l'usine de cellulose de spécialité de Témiscaming, en Abitibi-Témiscamingue, devrait rapporter des dividendes en 2014.

La nouvelle chaudière géante devrait notamment être opérationnelle au printemps prochain, selon lui.

«Il y a encore beaucoup d'argent investi dans ce projet, mais les sorties d'argent devraient faire place aux bénéfices l'an prochain», a estimé le président et chef de la direction de Tembec.

Dès 2014, d'après M. Lopez, le projet pourrait générer un bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement de 40 millions de dollars. La cible est de 48 millions par année.

«Nous sommes dans la troisième période du match, a observé ce dernier. Nous pouvons voir la lumière au bout du tunnel.»

À la fin du quatrième trimestre, qui s'est terminé le 28 septembre, 137 millions de dollars avaient été investis, selon Tembec. Le montant total doit être d'environ 235 millions de dollars.

L'entreprise québécoise a par ailleurs renoué avec la rentabilité au quatrième trimestre grâce à un bénéfice net de 6 millions de dollars, ou six cents l'action.

Il s'agit d'une nette progression comparativement à la perte de 47 millions de dollars, ou 47 cents par action, enregistrée au trimestre correspondant de 2012.

Les revenus de la société ont cependant glissé, passant de 443 millions de dollars il y a un an à 352 millions de dollars cette année.

Tembec continue par ailleurs de souffrir de la baisse de la demande pour la pâte utilisée dans la conception de produits comme les couches pour bébés ainsi que les masques faciaux cosmétiques.

Cette situation force l'entreprise à plancher sur un plan afin de réduire sa production de pâte de cellulose de spécialité pour se concentrer davantage sur d'autres créneaux.

Au quatrième trimestre, le secteur des pâtes de cellulose de spécialité a généré un bénéfice d'exploitation en déclin à 18 millions de dollars, contre 21 millions un an plus tôt.

Tembec subit notamment l'impact de mesures récemment instaurées par la Chine et qui se traduisent par une taxe de 13% sur les pâtes de viscose provenant de l'étranger.

Annuellement, l'entreprise forestière québécoise vend quelque 40 000 tonnes métriques de viscose sur le marché chinois. Selon M. Lopez, cette situation pourrait avoir un impact de plus de 4 millions de dollars sur la rentabilité de l'entreprise.

La papetière québécoise doit également composer avec un prix du bois d'oeuvre à la baisse, notamment en raison du recul des mises en chantier aux États-Unis.

«Alors que la baisse relativement faible du prix de bois d'oeuvre n'était pas inattendue, la diminution de 15 pour cent du prix du bois de colombage était imprévue», explique Tembec.

Quant à l'exercice financier, la compagnie a épongé une perte nette de 34 millions de dollars, ou 34 cents l'action, comparativement à une perte nette de 82 millions de dollars, ou 82 cents par action, lors de l'exercice de l'an dernier.

À la Bourse de Toronto, le titre de Tembec a clôturé la séance en hausse de 5,13%, ou 12 cents, à 2,46 $.