Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, a pressé hier le gouvernement Trudeau « d'annoncer clairement ses intentions et d'aller de l'avant » avec le projet de train à grande fréquence (TGF) de VIA Rail dans le corridor ferroviaire Québec-Windsor.

À l'occasion d'un dîner-bénéfice pour le groupe de promotion des transports collectifs Trajectoire Québec, qui appuie aussi le projet de VIA Rail, M. Bonnardel a déclaré que « le projet de train à grande fréquence entre Québec et Montréal, en passant par Trois-Rivières, est une priorité pour le nouveau gouvernement du Québec. Ce projet est sur la table depuis plusieurs années, et tout le Québec est mobilisé afin de le voir se concrétiser ».

Le TGF est un projet de modernisation du principal corridor ferroviaire de passagers au Canada, proposé par VIA Rail depuis quatre ans. La société fédérale souhaite aménager un corridor exclusif aux trains de passagers, doté d'un matériel roulant plus performant, qui permettrait de réduire du quart la durée des trajets entre les grandes villes desservies, de Québec à Toronto.

Le projet inclurait des gares à l'aéroport Jean-Lesage de Québec (L'Ancienne-Lorette) et à Trois-Rivières, ainsi qu'au nord de Montréal. Le trajet se poursuivrait ensuite vers Peterborough et Toronto. D'autres arrêts pourraient s'ajouter « en consultation avec les municipalités et communautés desservies », précise VIA Rail.

Son coût est estimé à 4 milliards. En novembre dernier, le président de VIA Rail, Yves Desjardins-Siciliano, affirmait que s'il avait le feu vert du gouvernement fédéral en 2019, le nouveau train à grande fréquence pourrait être en service dès 2023.

Au printemps 2018, dans son dernier budget, le gouvernement Trudeau n'a accordé qu'une somme de 8 millions, sur trois ans, pour mener des études sur le projet de VIA.

Dans un courriel à La Presse, VIA a remercié le ministre des Transports du Québec « pour l'appui de son gouvernement au projet de TGF ». « Nous sommes heureux que la solution que nous proposons pour améliorer les options de transport intercité s'inscrivent dans les priorités du gouvernement du Québec. »

« Très, très sensible »

L'allocution du ministre Bonnardel devant les 400 convives du groupe Trajectoire, hier midi, a été courte. À peine plus de 10 minutes. Il a renouvelé son intention de donner suite à la politique de mobilité durable présentée par le gouvernement précédent, qui vise à faire augmenter la proportion des déplacements quotidiens réalisés en transports collectifs, plutôt qu'en automobile.

Il s'est dit « très, très sensible » aux inquiétudes des usagers des trains de banlieue de Deux-Montagnes et de Mascouche, qui perdront leur accès vers le centre-ville de Montréal dans moins d'un an à cause de la construction du futur Réseau express métropolitain (REM). Il a promis pour « très bientôt » des annonces pour la mise en place « de services de remplacement les plus performants possible ».

En parlant du REM, en cours de construction par la Caisse de dépôt et placement du Québec, le ministre a rappelé que « le gouvernement a beaucoup d'ambition pour permettre au REM de se déployer. Non seulement avec le projet actuellement en cours de réalisation, mais aussi avec une vision pour le développement des phases ultérieures », en banlieue nord de Montréal.

En campagne électorale, la Coalition avenir Québec a promis des prolongements du REM totalisant près de 40 kilomètres vers Laval, en banlieue nord, et jusqu'à Chambly, sur la Rive-Sud. M. Bonnardel a confirmé hier que le gouvernement avait déjà mandaté la Caisse de dépôt pour étudier la faisabilité de tels prolongements du REM.