La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines a subi une baisse de son bénéfice net au deuxième trimestre, lesté par les prix du carburant, mais ses résultats se sont néanmoins révélés supérieurs aux attentes.

Cette hausse du kérosène l'a également amenée à livrer des prévisions en baisse pour l'ensemble de l'année, avec notamment des suppressions de vols attendues.

«Avec une ardoise liée au carburant de 2 milliards de dollars plus élevée pour 2018, nous prévoyons désormais de dégager un bénéfice ajusté par action de 5,35 à 5,70 dollars», a indiqué le PDG du groupe, Ed Bastian, en baisse par rapport au 6,35-6,70 dollars attendus précédemment. Les attentes actuelles des analystes sont de 5,76 dollars.

Il a indiqué que Delta tablait néanmoins sur une progression de 3,5 % à 5 % de ses revenus pour le troisième trimestre en cours et clos en septembre, avec un bénéfice ajusté par action de 1,65 à 1,85 dollar, les attentes du marché étant de 1,83 dollar.

Ed Bastian a souligné que cette hausse, qui a pesé sur ses comptes à hauteur de plus de 600 millions de dollars, avait été compensé aux deux tiers par des mesures d'économie et que la compagnie allait également réduire le nombre de ses vols à partir de l'automne en privilégiant principalement ceux sur lesquels elle ne peut pas répercuter la hausse des prix du carburant.

Delta possède sa propre raffinerie, ce qui lui permet d'amortir en partie les variations dans les prix du pétrole brut et leur impact sur celui du kérosène. Les revenus liés à cette activité ont progressé de 67 %, à 494 millions de dollars sur le trimestre sous considération.

Hausse de 30 % du kérosène

Delta a précisé que le coût moyen du gallon (3,8 litres) de kérosène a été de 2,17 dollars pour 1,66 dollar sur la même période un an plus tôt, soit 30,7 % de hausse.

Le bénéfice net a atteint 1,025 milliard de dollars, en baisse de 14 % sur un an, et le chiffre d'affaires 11,775 milliards de dollars, en hausse de 10 % et très légèrement au-dessus des attentes des analystes.

Le bénéfice ajusté par action est de 1,77 dollar, pour 1,72 dollar attendu par les analystes et au-dessus de la prévision révisée que Delta avait livrée début juin et qui était dans une fourchette comprise entre 1,65 et 1,75 dollar.

Le bénéfice d'exploitation a pour sa part chuté de 15 %, à 1,680 milliard de dollars.

Par routes, le chiffre d'affaires a progressé de 7,6 %, à 7,413 milliards de dollars, sur les lignes intérieures américaines et de 13,9 %, à 1,782 milliard, sur les liaisons atlantiques grâce à une augmentation du trafic vers les «hubs» de ses partenaires européens Air France/KLM, Virgin et Alitalia.

Il a augmenté également de 6,9 % à 642 millions sur le Pacifique alors qu'il a baissé de 0,8 %, à 709 millions de dollars, sur l'Amérique latine en raison d'une moindre demande sur le Mexique.

Par division, les revenus passagers ont progressé de 8 %, à 10,546 milliards de dollars, et ceux du fret de 19,1 %, à 223 millions de dollars.

Le revenu total par siège disponible rapporté au nombre de miles parcourus (TRASM) a augmenté de 4,6 %, à 16,87 dollars, alors que le CASM (coût par siège disponible rapporté au nombre de miles parcourus) a progressé de 2,9 %, à 10,02 dollars. Le taux de remplissage des avions s'est toutefois légèrement érodé à 86,7 %, pour 86,9 % sur la même période un an plus tôt.

Quant à la flotte, elle s'est élargie avec 1031 appareils en service à la fin juin, contre 986 un an plus tôt.

M. Bastian a indiqué lors d'une conférence de presse avec les analystes que la compagnie entendait mettre en service les Airbus A220 (ex-Bombardier CSeries) qu'elle a commandés au début de l'année prochaine. Delta est la seule compagnie américaine pour l'instant à avoir commandé ce type d'appareil d'une capacité de 100 à 150 sièges qui avait fait l'objet d'un bras de fer avec l'avionneur américain Boeing.

Le titre du groupe progressait de 1,50 % à 50,59 dollars vers 11 h 25 à Wall Street.