À un peu plus de 24 heures du déclenchement d'une grève générale illimitée, les négociations se poursuivaient, lundi, entre le Canadien Pacifique et ses 3360 travailleurs, qui doivent débrayer à compter de mardi à 22h.

La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada, qui représente 3000 cheminots, et le Conseil de réseau no.11 de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, qui a 360 membres, ont transmis au Canadien Pacifique leur préavis de grève de 72 heures, la fin de semaine dernière.

Vendredi dernier, ils avaient rejeté la dernière offre patronale dans des proportions de 98,1 % et 97,2 % respectivement. Et cette offre finale avait déjà repoussé in extremis l'exercice d'une grève qui était prévue le 21 avril.

Les discussions ont repris après l'annonce du rejet de l'offre par les deux syndicats, vendredi, et elles se poursuivaient encore, lundi après-midi, ont indiqué à La Presse canadienne les représentants des deux syndicats concernés.

«Ça travaille toujours pour essayer de parvenir à une entente négociée avec l'entreprise. Malheureusement, on n'a pas encore de progrès à rapporter. Mais on continue de travailler dans le but d'éviter une grève et de conclure une entente qui serait juste et acceptable pour nos membres», a résumé Christopher Monette, directeur des affaires publiques pour le syndicat des Teamsters.

«On n'a jamais arrêté de négocier. On a négocié toute la fin de semaine. On espère toujours éviter la grève», a rapporté de son côté le représentant de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, Luc Couture.

Dans le cas de la Fraternité des ouvriers en électricité, le fait d'avoir donné un préavis de grève «a comme aidé les pourparlers», a affirmé M. Couture. Mais c'est loin d'être le cas pour les 3000 conducteurs de train et mécaniciens des Teamsters, a répliqué M. Monette, «pas du tout».

Du côté de la direction du Canadien Pacifique, on a dit «continuer à tenir des rencontres dans l'espoir de conclure des ententes qui servent l'intérêt de l'ensemble de l'entreprise, y compris ses clients, ses actionnaires et, de façon plus générale, l'économie nord-américaine».

Le Canadien Pacifique a toutefois commencé à mettre en oeuvre son plan d'urgence en cas d'arrêt de travail mardi soir.

Pas les passagers

S'il devait y avoir une grève, le service des trains de passagers ne serait pas interrompu. Il en est autrement des trains de marchandises et de céréales qui traversent le pays - ce qui peut avoir d'importantes répercussions économiques si la grève devait durer.

Le Canadien Pacifique avait déjà fait savoir au Réseau de transport métropolitain, lorsque la grève était envisagée le 21 avril, que ses cadres assureraient eux-mêmes le service d'entretien des dispositifs de protection aux passages à niveau et de signalisation. Il en est de même pour Metrolink à Toronto.

Mais bien que le service soit maintenu par le CP, si des problèmes de signalisation ou des défaillances techniques survenaient aux passages à niveau, «la durée des retards pourrait être légèrement plus longue pour le rétablissement du service», a-t-on fait savoir au RTM lundi. Trois lignes de train seraient concernées dans la région métropolitaine du Québec, soit Candiac, Saint-Jérôme et Vaudreuil-Hudson.

La ministre fédérale du Travail, Patricia Hajdu, a personnellement rencontré les deux syndicats visés, vendredi dernier. Les médiateurs du ministère du Travail soutiennent déjà les parties dans leurs négociations.

Les points en litige sont la charge de travail, qui occasionne des problèmes de santé et sécurité, selon les syndicats, de même que le climat de travail et les salaires.